Ah la St-Nicolas! Avez-vous trouv\u00e9 dans votre salon une chaussette bien remplie de cacahu\u00e8tes, bisc\u00f4mes et mandarines? Voici le 6 d\u00e9cembre arriv\u00e9, deuxi\u00e8me dimanche de l’Avent et jour particulier pour les amateur\u00b7trice\u00b7s de pains d’\u00e9pice.<\/p>\n
C’est surtout en terre catholique que le St-Nicolas occupe une place importante. Avec son acolyte le P\u00e8re Fouettard, il juge si les enfants ont \u00e9t\u00e9 sages, s’ils m\u00e9ritent des cadeaux ou des coups de trique. Impensable pour nous protestant\u00b7e\u00b7s d’entrer dans cet esprit de justice r\u00e9tributive. Nous qui proclamons la gr\u00e2ce divine et la justification par la foi et non par les \u0153uvres, nous ne pouvons adh\u00e9rer \u00e0 cette vision dualiste: tu p\u00e8ches tu es puni, tu te comportes bien tu es r\u00e9compens\u00e9.<\/p>\n
La tradition de la St-Nicolas n’est donc pas li\u00e9e pour nous \u00e0 cette dimension de la punition. Le P\u00e8re Fouettard mis au placard, il nous reste le bon vieux monsieur et son \u00e2ne qui distribue des douceurs. Et une f\u00eate qui \u00e9veille les sens : le th\u00e9 \u00e0 la cannelle, le craquement des cacahu\u00e8tes et le d\u00e9fi de retrouver la t\u00eate du vieil homme quand on les ouvre en deux, l’\u00e9corce de mandarine qui infuse les doigts quand on la p\u00e8le, le bisc\u00f4me avec son d\u00e9cor en sucre et parfois m\u00eame quelques petits chocolats pour accompagner tout \u00e7a.<\/p>\n
\u00c9veiller nos sens!
\nVoil\u00e0 qui fait envie en cette p\u00e9riode o\u00f9 nous nous cloitrons dans nos int\u00e9rieurs. Et quand nous mettons le nez dehors, c’est cach\u00e9 sous un masque. On ne sent rien, on ne go\u00fbte rien. On touche le moins possible. L’ou\u00efe est probablement le sens le plus sollicit\u00e9 ces temps puisque nous sommes oblig\u00e9s de tendre l’oreille pour comprendre ce que nos bouches masqu\u00e9es peinent \u00e0 articuler.<\/p>\n
Alors soignons nos sens dans nos int\u00e9rieurs. D\u00e9corons-les de belles lumi\u00e8res, allumons une bougie, pr\u00e9parons un bon th\u00e9 aux \u00e9pices ou une soupe \u00e0 la courge, enfournons des biscuits ou des bonshommes de p\u00e2tes, \u00e9coutons une musique que nous aimons. \u00c9veillons nos sens!<\/p>\n
Le Seigneur dit encore \u00e0 Mo\u00efse: \u00ab Procure-toi des parfums de premi\u00e8re qualit\u00e9: cinq kilos de myrrhe liquide, deux kilos et demi de cinnamome odorant, deux kilos et demi de cannelle odorante et cinq kilos de casse \u2014 selon l’unit\u00e9 de poids en vigueur au sanctuaire \u2014 ainsi que six litres d’huile d’olive. Un parfumeur les m\u00e9langera pour en faire l’huile d’onction utilis\u00e9e lors des c\u00e9r\u00e9monies de cons\u00e9cration.<\/p>\n
Exode 30,22-25<\/p>\n<\/blockquote>\n
Pour honorer Dieu, Mo\u00efse r\u00e9unit les meilleurs ingr\u00e9dients. Il les collecte avec soin et pr\u00e9cision, selon les prescriptions. Et il les confie \u00e0 un parfumeur, celui qui poss\u00e8de le savoir-faire, celui qui saura tirer le meilleur des ingr\u00e9dients de base.<\/p>\n
Pour honorer Dieu, nous pouvons faire de m\u00eame. Chercher ce qu’il y a de meilleur en nous: nos talents, nos capacit\u00e9s, nos comp\u00e9tences, nos \u00e9lans du c\u0153ur.\u00a0 Et les confier entre les mains du Grand Parfumeur.<\/p>\n
Voici, Seigneur
\nJe me pr\u00e9sente devant toi.
\nTu me connais comme personne d’autre me conna\u00eet
\nTu sais mes forces et mes faiblesses
\nTu sais mes talents et mes difficult\u00e9s
\nTu sais les obstacles que je crois insurmontables
\nTu sais tous ceux que j’ai d\u00e9j\u00e0 surmont\u00e9.<\/p>\nVoici, Seigneur
\nJe me pr\u00e9sente devant toi.
\nTu r\u00e9v\u00e8les ce que j’ai de plus beau
\nTu illumines mes timides tentatives
\nTu sublimes mes talents
\nTu me donnes confiance en moi
\nTu me fais rayonner.<\/p>\nVoici, Seigneur
\nQue mes mains deviennent les tiennes
\nQue mes bras portent pour toi
\nQue ma bouche dise tes paroles
\nQue mon pas trace ta route
\nQue ma joie soit la tienne.<\/p>\nAmen<\/p>\n