Le jeudi 12 mai 2016, au temple du Bas, nous étions une trentaine d’auditeurs réunis pour la présentation de l’ouvrage L’Accueil radical, Ressources pour une Église inclusive. Les deux éditeurs et co-auteurs de ce recueil collectif, Yvan Bourquin et Joan Charras Sancho nous ont exposé le projet de cet ouvrage, nous ont introduits à son contenu et ont répondu à nos questions.
Le jeudi 12 mai 2016, au temple du Bas, nous étions une trentaine d’auditeurs réunis pour la présentation de l’ouvrage L’Accueil radical, Ressources pour une Église inclusive. Les deux éditeurs et co-auteurs de ce recueil collectif, Yvan Bourquin et Joan Charras Sancho nous ont exposé le projet de ce livre, nous ont introduits à son contenu et ont répondu à nos questions.
Les deux éditeurs ont d’abord expliqué la raison d’être de leur contribution. Joan prend la parole avec l’énergie qui la caractérise et raconte son engagement dans la cause pour une Église inclusive suite à son expérience vécue aux États-Unis. Là-bas, cela fait quarante-cinq ans que les débats autour de l’inclusivité se poursuivent. Si nous en avons bien sûr eu vent en Europe, il n’existait à ce jour aucun ouvrage en français sur le sujet, réunissant débat théologique, relectures bibliques, théologie pratique et systématique.
Yvan évoque également son expérience personnelle. Il commence à s’intéresser de près à la théologie inclusive suite au coming-out de sa fille. Certain que Dieu l’accueille dans son orientation homosensible, il se demande comment traduire cette certitude et mener les esprits des chrétiens à s’ouvrir à l’inclusivité.
Gabriel de Montmollin, directeur des éditions Labor et Fides se dit prêt à publier un ouvrage sur le sujet, et c’est ainsi que les deux éditeurs mettent en place un panel d’auteurs dont les contributions forment cet ouvrage en trois parties : une première destinée à clarifier la notion d’inclusivité, la seconde l’alimentant à partir des textes bibliques, et la troisième proposant des approches pastorales et liturgiques à même de mettre en pratique et rendre visible l’inclusivité de l’Église. L’ouvrage se ferme sur une relecture systématique de Pierre Bühler, et s’ouvre par une préface de Thomas Römer.
Réactions recueillies à l’issue de la soirée
Lors de cette soirée, il est apparu que le débat est essentiel à poursuivre au sein notre Église réformée évangélique de Neuchâtel. Nous devons nous demander dans quelle mesure nous aurions envie de faire le pas de l’inclusivité. Il ne s’agit pas seulement de prendre position dans un débat, mais de donner à chacun la possibilité de s’ouvrir à une pensée à laquelle il n’a pas été sensible jusqu’alors pour, peut-être, choisir de vivre une foi inclusive.
Des auteurs à la hauteur…. Les personnes qui ont bien voulu me donner leur sentiment sur la soirée ont d’abord relevé à plus d’un titre la compétence et le charisme des deux auteurs et éditeurs :
Pour moi cette soirée fut riche, bien construite. L’exubérance de Mme Charras Sancho était compensée par le calme et la sérénité de M. Bourquin […] J’ai senti qu’ils avaient une grande expérience, un grand respect de tout le monde. Je me réjouis de lire le livre.
Cette présentation nous a en outre éveillés à cette thématique de l’accueil des personnes homosensibles dans notre Église, thème que l’on a tendance à reléguer dans le passé, comme si cette question avait déjà trouvé toutes les réponses attendues…
J’en ai tiré beaucoup de bonnes choses et je me rends compte que cette thématique n’est de loin pas dépassée, contrairement à ce que je pensais […] je relève d’hier soir qu’il s’agit de penser en tissu humain dans toute sa diversité, que nous sommes accepté-e-s comme nous sommes de Dieu et, en se référant à notre maître qui est Jésus de simplement intégrer son accueil inconditionnel.
Plusieurs personnes de l’auditoire, suite à cette présentation, estiment important que le débat se poursuive dans notre Église, et que des changements sont à réaliser :
Je retiendrai : « l’Amour du prochain dans sa diversité »… là je crois qu’en tant que paroisse nous avons encore un grand chemin à faire comme il a été dit. Je retiens ainsi la proposition d’échange et de prières pour que nous soyons plus sensibles à cet accueil radical et inconditionnel pour toutes et tous.
Un petit regret pour ma part, j’ai été triste de voir que les personnes exprimant des réticences ont été coupées assez abruptement. Certes, le temps ne permettait pas une entrée profonde dans le dialogue, mais j’insisterais pour ma part pour que, dans la suite des débats, une place importante soit faite à l’accueil des questions, critiques et réticences…
Je ne pense pas que l’on pourra vivre l’inclusivité ni mener nos paroissiens à vivre positivement les réformes prévues pour 2023 en imposant brutalement une nouvelle manière de voir et de vivre sa foi réformée, en réfutant par une argumentation radicale les réticences exprimées… Une personne m’a d’ailleurs avoué que ce « radical » qui accompagne le terme d’accueil la dérangeait, et je partage son malaise.
Face à ma tristesse, une paroissienne m’a écrit : « les discussions et partages dans ce genre de conférence sont toujours des moments délicats et parfois frustrants, donc je peux entendre ce que tu as ressenti ». Cette parole m’a réconciliée avec cette soirée et me mène à la considérer sous un angle positif : ce n’est qu’un début… et c’est pourquoi vous me lisez aujourd’hui. J’ai pris cette initiative avec l’appui de mes proches en Christ dont l’une m’écrivait, pour m’encourager : « Je pense, si tu es motivée, que donner quelques reflets du livre, c’est excellent, puisque c’est un livre important pour nous ici ».
Ma contribution : pour l’inclusivité du débat…
Le titre de l’article de Marina Zuccon « Eppur si muove » reprend la phrase que Galilée aurait prononcée lors de sa condamnation par le Saint-Office… « Et pourtant elle bouge… » Que la terre tourne autour du soleil et sur elle-même nous semble une évidence aujourd’hui. Pourtant, il a fallu un long effort et travail des mentalités pour l’accepter…
L’ouvrage donne donc des pistes théologiques et des outils pratiques pour que notre Église puisse cheminer vers l’inclusivité. Ma contribution n’a pas pour but d’entrer en débat, mais de nous permettre de nous préparer à le mener dans notre paroisse. J’espère rendre la notion d’inclusivité plus accessible à ceux et celles qui ne font pas forcément partie des groupes de travail déjà en place (« Passons en mode évangélisation », Groupes Culte et Vie spirituelle, etc.)
Comme l’ont fait Joan Sancho Charras et Yvan Bourquin lors de la soirée de présentation, je résumerai chaque article de l’ouvrage et proposerai pour chacun d’eux une citation qui me semble particulièrement bien l’illustrer. J’ajouterai en exergue quelques définitions de concepts qui faciliteront la lecture de cet ouvrage.
Finalement, je poserai mes « Questions à mon Église », souhaitant ainsi éveiller l’intérêt de l’EREN à prendre en compte la notion d’inclusivité dans son objectif EREN 2023. Il me semble en outre que cet ouvrage reprend et donne des pistes de réalisation à chacun des « objectifs spécifiques » du Programme de législature du Conseil synodal 2016-2020 qui sera présenté lors du prochain synode en juin 2016.
En vue du projet « Passons en mode évangélisation » et des changements constitutionnels et réglementaires prévus pour 2023, j’espère apporter ma contribution en montrant que ce livre peut amener chaque personne souhaitant s’investir dans le projet d’une Église plus accueillante à trouver des pistes pratiques pour mettre en place et donner une réalité à cette « réforme ».
Je mets donc d’ores et déjà à disposition mon texte dans son entier pour qui souhaite le lire. Je précise que je corrige encore les nombreuses coquilles et expressions syntaxiques incorrectes de ce document au fil des jours. Je profite en effet de mon épître hebdomadaire pour me relire… A l’issue des deux semaines qui vont suivre, je proposerai donc une version corrigée de ce texte. N’hésitez pas à me signaler mes erreurs.
Je vous propose donc de découvrir mon résumé au fil des jours de cette semaine et la suivante dans ma chronique hebdomadaire, et attend avec plaisir vos commentaires quotidiens. N’hésitez pas à allonger ma liste de « questions », afin que nous puissions tous ensemble marcher vers une vision renouvelée de notre Église.
Bien à vous
Cécile