Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe.
(Matthieu 7, 7-8)
Bonjour,
Lors de l’avent 2016, les méditations quotidiennes à la Collégiale portaient sur le thème : Dieu vient à nous en Christ.
Chaque personne recevait en outre une orientation particulièrement, la mienne était : Le Christ force nos portes fermées, il vient à nous quand nous ne l’attendons pas.
Je vous propose donc cette semaine de partager avec vous cette réflexion sur les portes, motif très présent dans les évangiles.
Je vous souhaite une bonne lecture
Bien à vous
Cécile
Lundi 16 janvier
Bonjour,
voici donc la proposition de thème qui m’était donnée:
Le Christ force nos portes fermées ; Il vient à nous quand nous ne l’attendons pas.
Nos portes fermées… que le Christ force. Une phrase qui à la fois me parle et me dérange.
Oui, Dieu est venu à nous en Christ. A la crucifixion, le voile s’est déchiré… il a forcé les portes où les hommes pensaient enfermer la sainteté pour l’offrir à tous et toutes.
Par sa mort et sa résurrection, il a fait sauter les verrous posés par les hommes : l’incompréhension, le rejet et la violence qui l’ont mené sur la Croix ont été crucifiés avec lui. Sa résurrection nous assure de la puissance et de la gloire infinie de son amour qui a vaincu la mort à jamais et fait de nous des filles et fils de Dieu pardonnés et appelés à une vie nouvelle.
Mais… les termes « forcer une porte fermée » suggèrent aussi la violence et l’envahissement… Christ s’impose-t-il à nous par la force ? Sa venue est-elle intrusion ?
Cette expression à double tranchant me pousse à m’interroger sur la manière par laquelle le Christ passe nos portes…
Je vous propose pour commencer de lire dans l’évangile de Marc au chapitre 7, 31-37
Jésus quitta la région de territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction du lac de Galilée et alla en plein territoire du Décapole. On lui amèna un sourd, qui de plus parlait difficilement, et on le prie de lui imposer les mains. Le prenant hors de la foule, à part, il lui mit ses doigts dans les oreilles et avec sa salive lui toucha la langue. Puis, levant les yeux au ciel, il poussa un gémissement et lui dit : » Effata ! « , c’est-à-dire : » Ouvre-toi ! » Et ses oreilles s’ouvrirent et aussitôt le lien de sa langue se dénoua et il parlait correctement.
Méditons chacun et chacune ce passage aujourd’hui, pour mieux et y revenir demain,
Belle journée
Cécile
Mardi 17 janvier
Bonjour à vous,
je vous propose donc de revenir sur ce texte de Marc que nous avons lu hier. Ce qui me frappe, c’est que l’ intervention du Christ est pour le moins vigoureuse! Avant de parler, il agit. Et pour commencer, il se déplace en territoire païen… Christ s’adresse à ses disciples, mais il vient à ceux et celles qui ne l’attendaient pas.
Nous pouvons donc avoir confiance : Christ opère en chacun et chacune de nous cette ouverture. Il nous prend à part, comme il a emmené l’homme loin de la foule. Dans notre entourage parfois résolument athée, dans notre monde de plus en plus « païen » qui se cherche des dieux partout, qui voue un culte aux idoles, ce passage de Marc nous donne de l’espoir : la force du Christ nous dépasse et opère mystérieusement là où nous nous sentons impuissants à annoncer son évangile.
L’homme du passage, et tout être humain, est comme sourd et muet avant de rencontrer le Christ qui agit ensuite en débouchant les oreilles. Puis, il nous donne sa propre salive pour que nous puissions nous exprimer… Il nous rend donc capable de l’écouter puis de nous exprimer.
Après avoir agi, Jésus prie et dit : EFFATA ! Ouvre-toi ! Christ nous donne la possibilité de cette ouverture puis la rend opératoire par la prière et la parole. Il nous touche avant de nous exhorter à nous ouvrir : c’est donc par lui, en nous mettant à son écoute et en mettant sa salive dans notre bouche que nous devons ouvrir nos portes… Il nous invite à accepter sa grâce, à écouter la parole et à prier le Père pour guider nos vies et nous exprimer.
Jésus-Christ nous atteint au vif et nous invite à y répondre par l’ouverture afin qu’il soit notre lumière intérieure.
Ces gestes de Jésus décrits par Marc ouvrent donc nos oreilles et nos lèvres devant Dieu. Il nous demande ensuite de nous ouvrir… Pour recevoir les merveilles que Dieu a en réserve pour nous, il faut avoir l’esprit et le cœur ouverts: en somme, il s’agit de déverrouiller notre porte, de l’ouvrir, puis de l’inviter à entrer.
Je me réjouis d’explorer demain plus avant ce thème de la porte,
Belle journée
Cécile
Mercredi 18 janvier
Bonjour,
Portes ouvertes par Jésus… Pourtant, l’Evangile nous montre aussi de nombreuses portes qui restent fermées… nous pouvons penser à la parabole des dix vierges qui se termine tragiquement dans Matthieu 25, 11-13 :
les autres vierges vinrent, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure.
J’ai lu et entendu beaucoup d’explications à cette parabole. Aucune ne vient réellement à bout du sentiment d’injustice qu’elle m’inspire… sauf peut-être celle qu’a proposée Elisabeth Reichen lors d’une Thomasmesse au Temple du bas, que vous pouvez lire ici. Je retiendrai pour ma part l’appel à la vigilance, non par peur d’être condamnée, mais simplement car, en tant que croyante, je suis appelée à être attentive à la venue du Christ dans ma vie que je souhaite lui remettre.
Jésus donne la possibilité dans le passage de Marc que nous avons lu lundi à un homme non-croyant, sourd et muet d’entendre et de parler et de s’ouvrir … mais une fois cette base donnée, voyons-nous toujours le Christ en nous? n’avons-nous pas tendance à aller chercher ailleurs la lumière de nos vies? Etre vigilant et veiller est un impératif qui revient souvent dans les Evangiles, tant nous avons tendance à douter de sa présence et à vouloir nous en passer.
Dieu dans la liberté qu’il a souhaité pour l’homme accepte également que nous lui refermions nos portes qu’il a ouvertes… Et en fermant les portes au Seigneur, nous les fermons aussi sur les autres…
Je pense aussi que si vous me lisez, c’est que vos oreilles ont été débouchées et que vous aspirez, comme moi, à parler selon cette ouverture opérée par le Christ en nous…
Prenons le temps aujourd’hui pour méditer sur les portes fermées ; une méditation de repentance pour toutes les fois où nous avons refusé d’ouvrir la porte à qui frappait, et un moment dans lequel nous pardonnons en nos cœurs à ceux qui nous ont fermé leurs portes. Intercédons aussi pour ceux et celles qui se trouvent devant des portes fermées.
D’ici demain, je vous souhaite une belle journée, ouverte à la vérité, la vie et l’amour qui nous sont donnés en Christ,
Bien à vous
Cécile
Jeudi 19 janvier
Bonjour,
hier, je me suis repentie des portes que je ferme, et j’ai prié pour qu’on ouvre à ceux qui frappent. Si les humains refusent souvent d’ouvrir, les évangiles sont très éloquents à ce sujet: Dieu nous ouvre sa porte en Jésus-Christ. Oui… n’ayons pas peur de le demander, car, et c’est aussi Matthieu qui pourtant raconte la parabole des dix vierges qui nous le dit, le Christ nous ouvrira toujours sa porte :
Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. (Mt 7, 7-8)
« Frappez, et il vous sera ouvert ». Cette invitation évoque un refuge où l’on peut entrer pour se trouver à l’abri. Jésus dit encore dans Jean : « Celui qui vient à moi, je ne le mettrai pas dehors » (Jean 6 : 37). Dans le passage similaire de Luc, une réponse est assurée pour chaque demande : « Quiconque demande reçoit ; et celui qui cherche trouve ; et à qui frappe il sera ouvert » (Lc 11, 10).
Les évangiles s’accordent tous : nous avons l’assurance d’être reçu par le Christ qui nous ouvre sa porte !
Soyons à l’image du Christ… travaillons à nous ouvrir et à ouvrir nos portes fermées. Le Christ nous en donne la possibilité, mais nous pouvons y mettre du nôtre et surtout ne pas nous tromper de porte ! Matthieu nous dit dans la suite du chapitre 7 :
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. (Mt 7, 12-14)
Le Christ ouvre les portes et nous demande de faire de même… ce qui ne va pas sans certaines exigences, ce qui implique une constante participation de notre part. La seule porte à ouvrir est étroite, c’est celle du Christ qui dit dans Jean : « Moi, je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ».
Pour passer la porte étroite, il s’agit de se dépouiller de nous-même, dans la repentance et l’humilité… mais quelle joie nous réserve ce chemin si nous nous y engageons car la porte du Christ ouvre nous dit Jean sur le « chemin » qui est aussi « vérité » et « vie ». Quand nous frappons à une porte ou quand nous ouvrons nos portes, soyons attentifs à le faire au nom du Christ, par lui et pour lui.
Effata ! Ouvrons-nous pour laisser entrer la joie et l’amour du Christ dans nos vies. Cela n’est pas une question de salut, de mérite. Ce n’est pas une obligation, mais une grâce ! ô combien plus heureux et plus proche du royaume nous vivrons si nous ouvrons nos portes au Seigneur, une porte, il ne faut jamais oublier, que c’est lui qui a permis d’ouvrir ! une porte étroite mais qui mène sur le chemin infini d’amour en Christ.
Je vous propose en cette journée de jeudi de prendre le temps pour rendre grâce à ce Dieu qui nous ouvre, nous accueille, nous libère et nous accompagne.
Belle journée
Cécile
Vendredi 20 janvier
Bonjour à vous,
portes ouvertes, portes fermées… je finirai aujourd’hui par un passage qui souligne que la venue du Christ en l’humanité dépasse l’entendement, la rationalité: cette bonne nouvelle qui nous est adressée aura toujours sa part de mystère et en appelle pas à notre raison: c’est par la foi, la confiance que nous pouvons répondre à l’évangile du Christ, cette bonne nouvelle!
En effet, entre don et exigence, entre grâce divine et participation humaine, entre guérison miraculeuse et patiente recherche du bon chemin… Le Christ vient là où on ne l’attend pas… Nous ne pouvons pas dire non plus qu’il force nos portes, mais plutôt qu’il nous invite à les ouvrir avec Lui… car sa présence parmi nous dépasse toute intelligence.
Christ entre en nous : mais pas toujours par la porte ! Je terminerai cette réflexion avec ce passage de Jean 20, 19 :
Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous !
Mystère insondable que la présence du Christ dans nos vies. Il entre en nous, ouvre nos portes sans rien forcer, de manière inattendue… miraculeuse et à la fois si humaine.
Lisons encore la fin de l’évangile de Jean, 30, 31:
Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.
Aucune parole ne pourra circonscrire l’événement fondateur du christianisme, et c’est dans le respect de cette autorité première et dernière que je prie, cette semaine, pour l’unité des chrétiens…
Je vous souhaite un très beau week-end, que la bienveillance du Christ pour l’humanité nous pénètre lors des célébrations de notre unité, afin que celle-ci ne soit pas que surface, mais profond sentiment que le Christ vient à bout de toutes nos divergences,
Bien à vous
Cécile