Semaine du 5 au 11 septembre 2016. Evangélisation: entre l’extérieur et l’intérieur.

 

Taizé

 

Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre.

(Actes 1, 8b)

Quand on vous dit «Evangéliser », vous êtes : convaincus, partisans, sceptiques ou adversaires ? Evangéliser, voilà bien un mot connoté de par ses formes et son histoire. Deux choix s’offraient à nous : le bannir ou le réinvestir. Convaincus qu’il n’y en a pas de meilleur pour désigner notre ambition (car son sens propre est «proclamer l’Evangile») nous avons décidé de le maintenir avec la ferme intention de lui rendre sa dignité. Cependant, c’est vrai qu’il s’agit d’un mot à utiliser de préférence à l’interne de l’Eglise, soyons prudents au risque d’être mal compris à l’externe, surtout si nous commençons à promouvoir des «campagnes d’évangélisation». L’amalgame entre prosélytisme et évangélisation est encore ancré dans le sens commun.

 Voici les mots introduisant le « Vade Mecum 2015 » proposé par le Groupe Evangélisation de l’EREN. Cette semaine, je vous propose une réflexion autour de ce thème. Cette chronique n’a aucunement la prétention de ressembler à un travail théologique, mais bien plus de livrer les pensées d’un jeune paroissien intéressé et qui serait ravi d’échanger sur la question ! Une bonne lecture à vous !

Guillaume

Lundi 5 septembre

A priori, qu’est-ce que l’«évangélisation» ? Il semble que d’une manière très large, elle se définit par trois critères sine qua non: ouverture, message et communauté. Cela veut dire concrètement qu’une activité d’évangélisation, est une activité définie par :

Une ouverture : L’activité est ouverte au monde extérieur à l’Eglise avec comme objectif de faire connaître le Royaume de Dieu. L’évangélisation a nécessairement une prétention à faire connaître l’Evangile à celles et ceux qui ne le connaissent pas (ou peu).

Un message théologique : Durant l’activité, l’Evangile est proclamé en paroles et/ou en actes. La proclamation du message de Jésus-Christ reste le premier critère de l’évangélisation.

Une visée communautaire : Durant l’activité, non seulement la foi chrétienne est mise en valeur mais il y a aussi la volonté de faire connaître la vie d’Eglise dans sa dimension communautaire. (…)

Vade-Mecum 2015 du groupe Evangélisation de l’EREN

Le vade mecum

Puis Jésus leur dit : Allez dans le monde entier et proclamez la bonne nouvelle à toute la création.

Voilà le verset me poussant à la réflexion cette semaine, tiré de l’Evangile selon Marc. Il est parfois tentant de lire un passage biblique et de mettre entre parenthèse les mots ou versets qui nous dérangent… C’est ce que j’aurais tendance à faire avec celui-ci. Vais-je vraiment, dans ma vie de tous les jours, proclamer l’Evangile, la bonne nouvelle ? Que faut-il entendre par là ? Je dois vous le dire : la perspective prosélyte me donne des boutons, ce qui provoque toujours chez moi une certaine gêne lorsque je suis amené à parler publiquement de ma foi. C’est donc avec un grand bonheur que j’ai découvert il y a quelques temps le document écrit par un groupe de membres de l’EREN ayant à cœur de se réapproprier le thème de l’évangélisation, thème trop souvent mis de côté par notre communauté réformée. Ce document se veut humble guide dans cette quête. Ce vade mecum, dont je recommande vivement la lecture est disponible en suivant ce lien ;  apporte beaucoup de pistes intéressantes pour chacun personnellement ainsi que pour les diverses activités d’une paroisse comme la nôtre.

Evangélisation et évangélisation…

A la lecture de ces pages, une chose m’est apparue et m’a ainsi  permis de poursuivre ma réflexion : L’évangélisation dont on parle ici est toujours tournée vers l’extérieur. Elle est ouverture à l’autre, proclamation de l’Evangile, elle est « faire connaître »  par la pratique. Je me dis que c’est bien là un champ à réinvestir, et je suis heureux que cela se fasse de manière réfléchie.

Je suis vraiment ravi de cette impulsion, et je remarque que plusieurs petites choses se font dans nos lieux de vie, permettant cette ouverture. Je pense par exemple au portes que le promeneur peut trouver ouvertes en passant à proximité de certains lieux de cultes, lui permettant de venir prendre un temps de recueillement, de visite, d’apaisement. Dans la chapelle de l’Ermitage se trouve d’ailleurs un « livre d’or » qui regorge de jolis mots écrits par des passants.

Je pense également à tant d’activités apparues ces dernières années dans la paroisse et portées avec conviction. Que ce soit la Thomasmesse initiée par Elisabeth Reichen-Amsler, la crèche vivante en décembre, les petits déjeuners organisés par les jeunes avant les cultes, et tant d’autres… A petits pas, humblement, nous nous tournons vers nos semblables en quête de spiritualité et d’écoute.

Le Centre paroissial récemment inauguré offre lui aussi de belles perspectives : Accueil, service et rencontres sont rendus plus praticables qu’auparavant. A nous d’investir ces lieux, de faire parler nos convictions et nos projets !

Au fil des prochains jours, j’ai à cœur de vous présenter une autre forme d’évangélisation, d’une complémentarité à mon sens indispensable : une évangélisation tournée vers l’intérieur de l’être humain. J’ai découvert dans diverses traditions des trésors pouvant rendre fructueux notre cheminement.

Je souhaite à toutes et tous une belle semaine !

Fraternellement !

Guillaume.

Mardi 6 septembre

Aujourd’hui, mon point de départ sera le verset 8 du chapitre 1 des Actes des Apôtres :

Mais vous recevrez une puissance, le Saint Esprit, survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre.

J’ai envie de partager avec vous une lecture qui m’a bouleversé dans ma compréhension de l’Evangélisation : c’est celle de Daniel Bourguet, pasteur réformé français, vivant en ermite dans les Cévennes. Dans son livre Sur un chemin de spiritualité, il médite sur le fait d’être témoin jusqu’aux extrémités de la terre. Bourguet m’a éclairé par une très belle lecture de ce passage des Actes:

Eh bien, tout a été changé pour moi le jour où un moine m’a expliqué qu’il y avait une autre extrémité que celles indiquée par les quatre points cardinaux ; cette autre extrémité est en profondeur : non pas la profondeur du globe terrestre, mais la profondeur de l’être, l’extrême profondeur de l’être humain. Ce moine a raison : il s’agit là aussi d’une extrémité où nous devons être témoins.

(Daniel Bourguet, Sur un chemin de spiritualité)

Illumination. Evangéliser mon être profond, rendre présent le Christ dans toutes les dimensions de mon être… Comment rendre le Christ visible aux autres sans passer par là ?

S’il y a tout un champ de recherche tourné vers l’extérieur, je pense qu’il est indispensable que le Christ soit enraciné profondément en ceux qui le proclament. L’Eglise, lieu du Christ présent dans le monde selon Bonhoeffer, n’est-elle pas exactement le lieu même où est rendue possible cette évangélisation intérieure ?

A demain la suite de mes pérégrinations ! Belle journée !

Guillaume

Mercredi 7 septembre

Sommes-nous évangélisés jusque dans les profondeurs de notre être, dans toutes ses composantes ? La bonne nouvelle, le message de vie du Christ ont-ils atteint nos pulsions les plus profondes, nos difficultés les plus enfouies et les plus aiguës, nos instincts de mort, de destruction et d’autodestructions ? Sommes-nous disposés à vivre ce retournement complet, cette imprégnation d’une sève nouvelle qui va nous faire sortir de la mort et entrer dans la vie, dans une relation renouvelée, à nous-même, à Dieu, à l’autre, dans le Royaume ?

Simone Pacot, L’évangélisation des profondeurs, 1997.

 

C’est par ces questions directes et difficiles de Simone Pacot que je vous retrouve aujourd’hui, pour développer un peu le thème de cette semaine.

Simone Pacot, avocate honoraire à la Cour d’appel de Paris, anime depuis de nombreuses années des sessions sur l’évangélisation des profondeurs, notamment à Grandchamp.

Ouvre-toi !

 Comment laisser entrer le Christ au plus profond de moi ? Laissons parler Simone Pacot, et écoutons-là attentivement.

Enlevez cette pierre (Jean 11, 39), dit Jésus devant le tombeau de Lazare. Enlevez ce qui empêche le souffle de Dieu de pénétrer dans vos tombeaux. Ouvrez ce qui est fermé en vous. Déposez vos résistances. Quand Jésus demande qu’on enlève la pierre du tombeau de Lazare, Marthe est affolée : Seigneur, il doit déjà sentir, il y a en effet quatre jours (Jean 11, 39). Jésus s’en moque, il est venu pour entrer là où cela ne sent pas bon, pour ouvrir ce qui est verrouillé, pour guérir ce qui est malade, pour faire revenir à la vie ce qui est mort.

Voici, je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu’un entend ma voix et ouvre, j’entrerai chez lui et prendrai la cène (le repas) avec lui, et lui aussi avec moi (Apoc. 3, 20). L’invite est toute de tendresse, de désir et de liberté. Elle nous introduit d’emblée dans un mouvement intérieur. Comme toujours, c’est Dieu qui a l’initiative. C’est le Christ, l’Esprit qui frappent à la porte. Le Christ cherche à être accueilli par l’être humain d’une façon tout à fait spéciale, pour vivre une relation de proximité, inattendue, inconnue. L’Esprit cherche à entrer pour féconder, remettre en ordre, restaurer, unifier. Désirons de tout notre être la venue de l’Esprit, car nous savons (même si nous ne l’exprimons pas) qu’il y a en nous un manque, une béance qui est, en fait, le désir de connaître Dieu, quel que soit le nom que nous lui donnons. Il y a une attirance profonde entre notre être et l’Esprit. L’Esprit est impatient d’entrer et de remplir sa fonction et notre chair est assoiffée. Entendons-nous frapper à la porte de notre être ? Ouvrons-nous la porte ? Ou sommes-nous à la périphérie de nous-mêmes, coupés de notre source ? Savons-nous que Dieu habite l’être humain, que celui-ci est ainsi le temple de l’Esprit et qu’il peut littéralement vivre de la vie de Dieu, en être nourri, irrigué ?

Ephatha (Marc 7, 34) (Ouvre-toi). C’est une parole de Jésus adressée à un homme muré en lui-même. Il n’entend pas, parle difficilement, est complètement replié sur lui-même, sur son mal. Jésus lui met les doigts dans les oreilles et crache, lui touche la langue… et lui dit : Ephatha, c’est-à-dire : Ouvre-toi. Aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia (Marc 7, 34-36).

 

Ce passage raisonne fortement en moi. Comment évangéliser l’intérieur de mon être ? En ouvrant la porte. En ouvrant la porte à Dieu. Je remarque que souvent ma porte est fermée. Certains comportements, certaines contradictions, bien humaines… Ce que je trouve magnifique, c’est que je peux m’échapper d’une culpabilité qui stoppe net tout élan. Il se tient à la porte, quoi qu’il arrive. Il est là le premier. Il « cherche à entrer pour féconder, remettre en ordre, restaurer, unifier », comme Simone Pacot le dit si bien.

 

Notre Eglise peut être fière de sa tradition de prédication de la Parole de Dieu. Je pense que cette dernière est très importante dans cette quête de relation renouvelée, à Dieu, à nous-même et aux autres. Ouvrir la porte en se mettant à l’écoute de la parole, dans les activités et dans les cultes de la paroisse, n’est-ce pas là un trait bien protestant ?

Guillaume

Jeudi 8 septembre

Nous sommes ici précisément pour cela : Le découvrir dans le silence de nous-même, lorsque l’Évangile fait taire tous les bruits et nous allons ensemble les écouter, nous allons percevoir cette musique silencieuse qu’Il est, au plus profond de nous.

Abbé Maurice Zundel, « Ton visage ma lumière. 90 sermons de Maurice Zundel (1954-1975) »,  2011.

 

Bonjour à tous !

Aujourd’hui, un pas de plus. Je ne peux qu’espérer que ces quelques lignes quotidiennes ouvrent des horizons et provoquent des réactions. Avant de développer le sujet du jour, il me paraît important de faire un petit détour…

Point de la situation

Mon chemin de réflexion, cette semaine, aborde diverses approches, remettant parfois en cause certaines de nos pratiques et habitudes, ancrées depuis longtemps. Nous lisons cette semaine pas mal d’auteurs catholiques, et cela ne va pas sans me poser quelques questions. Je me propose de vous les partager :

– Comment imaginer notre avenir protestant réformé, au milieu des autres confessions chrétiennes ?

– Doit-on affirmer, infirmer, confirmer ce qui constitue notre identité propre ?

– Que penser de toutes ces traditions et interprétations, datant parfois du début de l’ère chrétienne ?

Beaucoup interrogations se présentent, et le thème de l’évangélisation peut les faire sienne.

Ma position face à elles est la suivante : Nous sommes protestants et cela est une richesse ! Lorsque je pense à la protestation des réformateurs, je découvre quelque chose d’éclatant ! L’Ecriture comme norme au-dessus de toute norme, le sacerdoce universel, le salut par la foi seule… Tant de principes qui forment notre identité ! Mon avis est qu’il faut s’investir pour redécouvrir leur sens. Soyons à l’écoute de ce qui fait de nous des protestants.

En revanche, je suis persuadé qu’actuellement, nous ne pouvons pas frayer notre chemin sans prêter attention à ce que peuvent nous offrir les autres traditions. La chrétienté est pleine de trésors inestimables, ne l’oublions pas. J’ai trouvé excellent, par exemple, que la retraite des facultés de théologie protestante (Lausanne et Genève) ait eu cette année pour thème le Magnificat, l’hymne à Marie ! Restons critiques (un trait protestant auquel je tiens), mais ouverts d’esprit lorsque l’autre a quelque chose à nous apprendre…

Zundel, dans tout ça…

Revenons maintenant à nos moutons, plus précisément à Maurice Zundel, grand théologien et mystique du siècle passé. Prêtre hors du commun, quelque part en avance sur son temps, sa compréhension et son écoute de la Parole me paraissent d’un grand intérêt. J’ai découvert chez lui une foi si profonde qu’elle me touche à chaque fois que je m’approche de lui par ses écrits. Je recommande d’ailleurs de visiter ce site qui lui est dédié.

Beaucoup d’aspects de sa vie et de sa pensée sont chez moi constitutifs de ce que je crois. L’un d’eux est le silence.

Je pense qu’il y a des espaces propices à l’écoute de Dieu. En tant que protestant, je crois que Dieu se révèle à travers sa Parole, la Bible. Je découvre jour après jour la méditation de certains versets, enrichis et rendus féconds dans le silence. Valoriser ce dernier me semble nécessaire dans un monde bruyant, où l’homme est stressé par une vie hyperactive. Laisser une place au silence dans nos cultes et célébrations, une voie à explorer plus à fond ? Dé-couvrir Dieu au plus profond de nous, dans le silence. Voilà encore une piste, sur le chemin de l’évangélisation de notre être intérieur.

Lors des prières de Taizé que nous allons vivre à la chapelle de la Maladière, le silence occupe une place certaine. Je serais curieux d’entendre vos avis sur la question. Tout le monde ne ressent pas la même chose face au silence.

Je vous souhaite de vivre un silence habité, dans lequel Dieu s’offre sans bruit et remplis votre être.

A toutes et tous une belle journée !

Guillaume

Vendredi 9 septembre

Vous êtes le Christ des autres. Ils n’ont pas d’autres Christ que vous, parce que c’est uniquement à travers vous qu’ils voient le Christ. Ils chercheront le Christ à travers vous, ils ne pourront l’aimer que dans la mesure où il sera aimable. Et c’est cela qui fait de l’Evangile une Bonne Nouvelle, parce qu’il y a pour nous l’appel que nous adresse une générosité infinie qui se remet entre nos mains.

Abbé Maurice Zundel, « Avec Dieu dans le quotidien (Retraite 1953) », 2008.

 

Un chaleureux bonjour à vous !

Nous voici presque au terme de cette semaine. Rayonner. Voilà le mot qui raisonne en moi après ce cheminement. Evangéliser, c’est rayonner de cet amour que Dieu m’offre ! Rayonner en l’ayant découvert au plus profond de moi, en ayant accepté de m’ouvrir à l’Esprit, en ayant fait silence, en découvrant que je suis temple de l’Esprit… Voilà ce que j’essaie de vivre, voilà ce que j’entends par « évangéliser ». Témoigner du Christ d’abord en moi, évangéliser toutes les parties de mon être et rayonner, au travers de ma vie, d’un Dieu bel et bien vivant !

Je ne suis pas forcément d’accord avec Zundel lorsqu’il dit que les autres n’ont pas d’autre Christ que nous… Je serais plus modéré en prenant en compte une rencontre personnelle avec le Christ. Mais je suis bien plus en accord dans le principe : Nous sommes le Christ des autres, dans la mesure où nous rayonnons sa présence…

Je ne peux terminer qu’en citant Cécile dans sa chronique de la semaine passée : « Je souhaiterais que la présence du Christ dans nos vies rayonne aux yeux de nos proches, de notre paroisse, de notre ville, de notre canton, de notre pays… me sentir « sel de la terre », « lumière du monde ».

A toutes et tous une belle fin de semaine !

Fraternellement en Christ !

Guillaume

 

4 réflexions sur « Semaine du 5 au 11 septembre 2016. Evangélisation: entre l’extérieur et l’intérieur. »

  1. Bonjour Guillaume, merci pour cette chronique!
    Dernièrement, on m’a demandé pourquoi je m’engageais dans l’Eglise. Prise au dépourvu, j’ai répondu que ma préoccupation première actuelle consistait à vivre ma foi, à suivre le Christ et sentir sa présence à chaque instant de ma vie. Je me suis dit que cette réponse était très égoïste, j’ai donc développé.
    Mon cheminement personnel me mène à vouloir ne pas être « chrétienne » qu’en paroisse et au culte le dimanche, mais à vivre (et donc proclamer) l’Evangile partout, tout le temps: c’est ce que je veux apporter à mon Eglise, et le chemin que j’ai envie de parcourir avec elle.
    J’ai l’intuition que c’est seulement en vivant pleinement avec le Christ de manière personnelle que nous pourrons former une communauté (voir la chronique sur Bonhoeffer que tu cites aussi), qui, en plus d’actes concrets visant l’évangélisation, évangélisera à chaque instant simplement par la lumière du Christ qui viendra de ses profondeurs, visible en chacun de ses membres. Car je constate que plus je m’ancre en Christ, plus je rends sensible mon entourage laïc voir athée à la réalité de sa présence (à l’hypothèse de sa réalité pour certains). J’ai donc l’impression qu’une démarche vers mes profondeurs (décrite si bien par Bourguet)est à la fois une démarche d’évangélisation « aux quatre points cardinaux » comme tu le dis si joliment!
    Je me réjouis donc de découvrir les pistes que tu proposeras dans la suite de cette chronique! Belle journée. Cécile

  2. Re-Bonjour Guillaume,
    merci pour ce passage de Simone Pacot dont le livre m’a fait beaucoup de bien. J’aime aussi beaucoup ta conclusion: l’ouverture se situe aussi pour moi dans notre relation à la Parole et donc à la lecture et la méditation de la Bible… et de mettre ainsi en valeur notre tradition réformée!
    Si tu le veux bien, je partagerai avec toi deux versets qui m’aident à m’ouvrir au quotidien, je me les répète quand je sens que je me « ferme ». Le premier est « Ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi » de Paul: il m’aide à m’exhorter à ne pas prendre une décision sur une impulsion, ou à me laisser aller à des réactions négatives envers autrui. L’autre, je l’ai re-découvert dimanche passé dans un chant de la PAC: « Jésus dit à la mer : Silence ! Tais-toi ! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme. Puis il leur dit : Pourquoi avez-vous si peur ? Comment, n’avez-vous pas de foi ? »: très efficace pour accepter une situation dans laquelle j’ai l’impression d’être prise dans la tempête, menacée par les doutes, les difficultés, les douleurs: remettre Christ au coeur de ces instants m’aide à retrouver un calme profond et à réaffirmer ma confiance en lui… et la mer appraît soudain calme, je retrouve le plaisir de voguer…
    Voilà… Merci encore pour cette très riche chronique qui chaque matin renouvelle mon envie de m’ouvrir et de marcher avec confiance dans la foi! Bien sincèrement, Cécile

  3. Bonjour Guillaume,
    Tes questions reflètent les miennes, et tes pistes de réponses semblent parallèles également ! Vis-à-vis de notre foi réformée, entre affirmer, infirmer, confirmer, je me suis dit que je préférais le verbe explorer, et il me semble que ce que tu dis par « être à l’écoute » de notre tradition protestante correspond à ce que je voulais dire par là…
    Quant aux autres traditions chrétiennes, mais aussi, toutes proportions gardées, les autres religions et spiritualités du monde, je pense qu’elles peuvent être un enrichissement, du moment qu’elles cadrent avec notre foi réformée, l’approfondissent sans la contredire. Mais comment faire le tri entre ce qu’il est bon ou non de s’approprier ?
    J’ai discuté dernièrement avec Félix Moser qui m’a rappelé les 4 soli, faciles à se remémorer et à mettre en parallèle avec de nouvelles formes « à tester » dans l’approfondissement de notre foi. J’ai beaucoup médité cette idée avec lui, et nous avons conclu que ce qui est peut-être souhaitable serait un équilibre entre les quatre !
    Sola Scriptura, Sola fide, Solo Christo, Sola Gratia… il me semble que la méditation en silence permet d’approfondir les pôles de la foi et de la grâce, je la fais personnellement souvent précéder de la lacture d’un verset ou d’un passage biblique, et la fais suivre d’une prière au Seigneur: afin le moment réunit nos quatre soli…
    J’aime ajouter pour ma part le « Soli Deo Gratia » de Calvin : il me permet de toujours me demander si une démarche spirituelle que j’entreprends n’est pas pur égocentrisme, sorte de cure de bien-être, etc.
    Voilà, et pour conclure mon long message, je dirais que les 500 ans de la Réforme avec les événements qui y prendrons place nous offrent une année idéale pour « explorer » notre tradition protestante… Voir le site de l’EREN : https://www.eren.ch/ref-500/
    Quant à la découverte du silence… pour moi c’était moins le monde qui était bruyant que ma propre intériorité… le silence a été capital pour me sortir du brouhaha incessant de mes propres pensées (mais c’est une longue histoire et je crois que je prends déjà trop de place…).
    Je me réjouis de méditer toutes ces questions avec toi, et avec notre paroisse, et partout ailleurs… merci !
    Cécile
    PS : suite à la lecture de ta chronique, j’ai eu l’idée suivante : découvrir et approfondir ensemble l’évangélisation intérieure tout en restant bien ancré dans le « sola scriptura » : un groupe de partage autour des versets bibliques qui nous font vivre ( ?) Rencontres où nous partagerions la Parole qui nous soutient au quotidien ? comment, à quel moment, dans quelle situation nous évoquons ce verset ? Nous pourrions ensuite prier les uns pour les autres autour du verset partagé… Bref… à laisser germer…

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