![\"maladi\u00e8re_estampe2\"](\"https:\/\/www.eren.ch\/neuchatel\/wp-content\/uploads\/sites\/3\/2016\/01\/maladi\u00e8re_estampe2-e1458800407781.jpg\")
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Les maladi\u00e8res<\/em> \u00e9taient des \u00e9tablissements destin\u00e9s \u00e0 recevoir les malades atteints de la l\u00e8pre. Au XVe si\u00e8cle, l\u2019hospice construit au pied des rochers dans la r\u00e9gion du Nid-du-Cro, hors des enceintes de la ville, a donn\u00e9 son nom aux vignes alentours. La l\u00e9proserie reste active jusqu\u2019au XVIIe si\u00e8cle, et l\u2019\u00c9glise, alors catholique,\u00a0y a eu sa part. Responsable de sa gestion, ce fut probablement dans le but d\u2019augmenter les sources de revenus, essentiellement des aum\u00f4nes et dons des corporations de la ville, de m\u00eame que pour faire participer les l\u00e9preux au culte que l\u2019on construisit en 1492 une chapelle \u00e0 ses abords. Malheureusement, le cur\u00e9 et le vicaire prirent la mauvaise habitude de s\u2019emparer des recettes, ils s\u2019attir\u00e8rent \u00e0 ce titre les plaintes du Conseil de Ville.<\/p>\n![\"maladi\u00e8re_1840\"](\"https:\/\/www.eren.ch\/neuchatel\/wp-content\/uploads\/sites\/3\/2016\/01\/PANE3.12.21-300x180.jpg\")
La chapelle est ferm\u00e9e en 1530 lors de la r\u00e9forme religieuse et les offrandes pieuses cessent en m\u00eame temps. Les pasteurs continuent cependant \u00e0 prendre part \u00e0 son fonctionnement et re\u00e7oivent le \u00ab serment du l\u00e9preux \u00bb que les malades devaient pr\u00eater, jurant notamment de ne pas toucher \u00e0 une poign\u00e9e de porte, de ne pas se m\u00ealer aux \u00ab gens sains \u00bb, de ne pas s\u2019\u00e9loigner de la maladi\u00e8re et autres promesses avilissantes. Ainsi, tout l\u00e9preux \u00ab marchera incontinent sur son crachat, lorsqu\u2019il l\u2019aura ject\u00e9 et le couvrira et l\u2019effacera le mieux possible, \u00e0 ce que personne par mesgarde ne pass\u00e2t \u00e0 pied nud dessus \u00bb\u2026 Heureusement, les conditions des malades s\u2019am\u00e9lior\u00e8rent quelque peu les si\u00e8cles suivants, jusqu\u2019\u00e0 la disparition de la maladie sur le territoire neuch\u00e2telois. Le XVIIe si\u00e8cle ne pr\u00e9sente plus que quelques cas isol\u00e9s. La chapelle comme la l\u00e9proserie ont disparu aujourd\u2019hui, mais elles ont donn\u00e9 leur nom \u00e0 la rue et au quartier, au stade\u2026 et \u00e0 la chapelle actuelle.<\/p>\n![\"maldi\u00e8re_courvoisier\"](\"https:\/\/www.eren.ch\/neuchatel\/wp-content\/uploads\/sites\/3\/2016\/01\/maldi\u00e8re_courvoisierjpg_Page1_Image1-300x227.jpg\")
La chapelle de la Maladi\u00e8re est le premier \u00e9difice du culte catholique construit \u00e0 Neuch\u00e2tel. Elle\u00a0est b\u00e2tie en 1827-1828, d\u2019apr\u00e8s les plans de Fr\u00e9d\u00e9ric de Morel, intendant des b\u00e2timents de l\u2019\u00c9tat sur un terrain offert par le conseiller d\u2019\u00c9tat Louis de Pourtal\u00e8s. Selon un accord entre les Quatre-Ministraux et le Conseil de Ville, elle ne comporte pas de cloche pour l\u2019appel \u00e0 la messe\u2026 Premier \u00e9difice catholique depuis la R\u00e9forme, elle doit rester discr\u00e8te. Extr\u00eamement modeste \u00e0 l\u2019origine, elle doit \u00eatre agrandie entre 1855 et 1861 des deux ailes au midi, ce qui lui vaut une extension de sa fa\u00e7ade et son apparence actuelle avec ses quatre hautes fen\u00eatres en plein cintre.
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Plac\u00e9e \u00e0 la limite des terrains de l\u2019h\u00f4pital Pourtal\u00e8s, la chapelle se dresse en bordure de route. La fa\u00e7ade sud est de composition n\u00e9o-classique. Quatre pilastres cannel\u00e9s encadrent la porte \u00e0 entablement, surmont\u00e9e d\u2019une fen\u00eatre \u00e0 fronton. La frise \u00e0 triglyphes du couronnement est l\u00e9g\u00e8rement d\u00e9bord\u00e9e par un fronton triangulaire orn\u00e9 de lourds denticules. Pour \u00e9tablir un lien entre la fa\u00e7ade de la nef et celles plus basses des deux ailes, on construit des murets tenant lieu d\u2019ailerons. La galerie de l\u2019orgue forme un vestibule.<\/p>\n![\"maladiere3\"](\"https:\/\/www.eren.ch\/neuchatel\/wp-content\/uploads\/sites\/3\/2016\/01\/maladiere3.jpg\")
Le volume de la salle en impose du fait de son dispositif d\u2019\u00e9clairage tout \u00e0 fait inusit\u00e9 \u00e0 Neuch\u00e2tel : il n\u2019y a pas d\u2019ouvertures dans les murs jusqu\u2019\u00e0 six m\u00e8tres au-dessus du sol o\u00f9 sont perc\u00e9es des fen\u00eatres en forme de demi-cercle, trois par c\u00f4t\u00e9, \u00e0 l\u2019origine des vo\u00fbtes \u00e0 p\u00e9n\u00e9tration du plafond.\u00a0\u00c0 la suite de la construction de l\u2019\u00e9glise Rouge, actuel lieu de la communaut\u00e9 catholique, la chapelle\u00a0devient propri\u00e9t\u00e9 de l\u2019h\u00f4pital Pourtal\u00e8s en 1903. Elle est d\u2019abord lou\u00e9e par la paroisse r\u00e9form\u00e9e, et finalement acquise en 1946 ; elle est toujours propri\u00e9t\u00e9 de notre \u00c9glise r\u00e9form\u00e9e aujourd\u2019hui.<\/p>\n![\"maladiere4\"](\"https:\/\/www.eren.ch\/neuchatel\/wp-content\/uploads\/sites\/3\/2016\/01\/maladiere4.jpg\")
La restauration de 1948 entreprise par la paroisse de Neuch\u00e2tel a pour but de la rendre \u00ab plus protestante \u00bb et fait dispara\u00eetre presque compl\u00e8tement l\u2019ancien d\u00e9cor peint en trompe-l\u2019\u0153il. Son unique cloche actuelle lui est offerte par la paroisse de Corcelles \u00e0 cette occasion. L\u2019annexe qui comprend une grande salle avec cuisine et un sous-sol avec sanitaires est ajout\u00e9e en 1971-73. Une seconde restauration intervient en 1981, et, en 1988, on f\u00eate l\u2019inauguration d\u2019un nouvel orgue financ\u00e9 en partie par la F\u00e9d\u00e9ration des Paroisses de la Ville, les paroissiens et divers donateurs ext\u00e9rieurs : un temps fort de la vie des fid\u00e8les en cette fin de XXe si\u00e8cle.<\/p>\n