Culte du dimanche 7 septembre 2025 aux Bayards
Introduction à la chanson « Foule sentimentale » et à la lecture
En 2005, le chanteur français Alain Souchon proposait la chanson « Foule sentimentale ».
Cette chanson évoque une société de surconsommation. Avec une grande délicatesse, Alain Souchon y fait le procès non pas de celles et ceux qui surconsomment, mais de celles et ceux qui les y poussent.
« Foule Sentimentale », Alain Souchon
Oh la la la vie en rose
Le rose qu’on nous propose
D’avoir les quantités d’choses
Qui donnent envie d’autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c’est d’avoir
De l’avoir plein nos armoires
Dérisions de nous dérisoires car …
Foule sentimentale
On a soif d’idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
Il se dégage
De ces cartons d’emballage
Des gens lavés, hors d’usage
Et tristes et sans aucun avantage
On nous inflige
Des désirs qui nous affligent
On nous prend faut pas déconner dès qu’on est né
Pour des cons alors qu’on est …
Des Foules sentimentales
Avec soif d’idéal
Attirées par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
On nous Claudia Schiffer
On nous Paul-Loup Sulitzer
Oh le mal qu’on peut nous faire
Et qui ravagea la moukère
Du ciel dévale
Un désir qui nous emballe
Pour demain nos enfants pâles
Un mieux, un rêve, un cheval
Foule sentimentale
On a soif d’idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
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A écouter https://www.youtube.com/watch?v=Eoy1Iik9Ens&list=RDEoy1Iik9Ens&start_radio=1
Message de Véronique Tschanz Anderegg
Partie 1 (inspiré par la brochure OEKU « Plus qu’assez », du pasteur Olivier Bauer)
On nous fait croire que le bonheur, c’est d’avoir, de posséder.
« On nous Claudia Schiffer » fait allusion à la promesse de la beauté
« On nous Paul-Loup Sulitzer » fait référence au bonheur par la richesse.
Alors on suit, on y croit, les pubs sont tellement convaincantes !
On remplit sans trop réfléchir nos caddies de nourriture, nos armoires d’habits, nos greniers d’objets inutiles, nos agendas de rendez-vous, nos comptes en banque d’argent, nos natels de messages, nos ordinateurs de pixels !
Assez, bien assez, plus qu’assez… Mais jamais assez ! C’est tellement difficile de se séparer du superflu, de revoir à la baisse, de se contenter de peu !
Souchon chante que « d’avoir des quantités de choses devrait nous donner envie d’autre chose »…
Ce conseil ne se situe pas au niveau moral ou au niveau écologique. C’est un constat d’urgence sanitaire !
Et à la question « est-ce que ce « plus qu’assez » est bon pour nous, la réponse de Souchon est sans appel : « Non !
Je cite le chanteur :
« Il se dégage de ces cartons d’emballage
Des gens lavés, hors d’usage, et tristes et sans aucun avantage.
On nous inflige des désirs qui nous affligent
On nous prend faut pas déconner dès qu’on est né
Pour des cons alors qu’on est des foules sentimentales
Le pasteur Olivier Bauer fait un joli résumé avec ce jeu de mots : on nous offre plus qu’assez, mais nous nous retrouvons « PLUS CASSES »… brisés, abîmés, fracassés.
A ce « on » commercial, Alain Souchon oppose une « foule sentimentale ». Une foule qui a soif d’idéal, attirée par les étoiles. Une foule qui ne désire pas plus, mais qui désire mieux.
Est-ce que nous faisons partie de cette foule sentimentale ? On a envie de répondre par l’affirmative, mais il faut bien nous montrer honnêtes, nous sommes parfois du côté de celles et ceux qui veulent plus, encore plus, trop, plus qu’assez !
Alors qu’allons-nous faire ?
Si on se tourne vers Jésus, on se heurte à un grand paradoxe ! Lui, il demande souvent à ses interlocuteurs de ne pas se contenter de faire assez, mais qui exige d’en faire plus, beaucoup plus, et parfois même beaucoup plus qu’assez !
Allons voir du côté de cette histoire de l’homme riche qui est venu demander à Jésus comment obtenir la vie éternelle :
Lecture biblique : Marc 10, 17-22 :
17Comme Jésus se mettait en route, un homme vint en courant, se jeta à genoux devant lui et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? »
18Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon, à part Dieu seul.
19Tu connais les commandements : “Ne commets pas de meurtre ; ne commets pas d’adultère ; ne vole pas ; ne prononce pas de faux témoignage contre quelqu’un ; ne prends rien aux autres par tromperie ; respecte ton père et ta mère.” »
20L’homme lui répondit : « Maître, j’ai obéi à tous ces commandements depuis ma jeunesse. »
21Jésus le regarda avec amour et lui dit : « Il te manque une chose : va vendre tout ce que tu as et donne l’argent aux pauvres, alors tu auras des richesses dans le ciel ; puis viens et suis-moi. »
22Mais quand l’homme entendit cela, il prit un air sombre et il s’en alla tout triste parce qu’il avait de grands biens.
Message
Partie 2
Franchement, l’homme riche a déjà fait pas mal : il a respecté 6 des 10 commandements ! C’est plus que la moitié. Il avait l’impression d’en avoir fait assez.
Mais Jésus exige qu’il en fasse plus, beaucoup plus, plus qu’assez ! Paradoxal, non, dans notre thématique d’aujourd’hui ?!
Que cet homme possède un peu moins, ce n’est pas assez !
En fait, seul RIEN serait juste selon Jésus : « Vends tout ce que tu as et donne l’argent aux pauvres ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jésus ne fait pas dans le détail ! Il ne dit pas : « tu as plus qu’assez, partage et ça sera bien ! »
Jésus ne dit pas non plus : « tu as plus qu’assez, trie le nécessaire et débarrasse-toi du superflu ! »
Non, Jésus dit : « Tu veux la vie éternelle ? Tu peux l’avoir, mais à une condition : vends tout et donne aux pauvres ! »
Et pour l’homme, c’est tellement trop, tellement plus qu’assez que lui aussi se trouve CASSE, BRISE.
Et bien sûr, cela nous ramène à nous ! Car maintenant nous savons ce qu’il faut être, ce qu’il faut faire pour avoir la vie éternelle !
Pourquoi nous ne le faisons pas ? Pourquoi ne le faisons-nous que partiellement ?
Par peur d’être CASSE ?
Parce que finalement, la vie éternelle ne nous intéresse pas ?
Parce que nous n’avons plus soif d’idéal ?
Pour bâtir le royaume, Dieu a besoin d’ouvriers qui n’ont pas peur d‘être parfois abîmés.
Pour continuer de construire la vie, Dieu a besoin d’hommes et de femmes qui ne craignent pas d’afficher des idéaux qui paraissent « plus qu’assez naïfs » et dépassés.
Pour perpétuer sa Création, Dieu a besoin de nous qui croyons sans concession que la vie est plus forte que la mort.
Amen