Une invitation à demeurer dans l’Amour

Culte du 7 décembre 2025 – Môtiers

Prédication de Voariniaina Jaquenoud

Lecture : Jean 15, 9-17

Prédication

L’Évangile de Jean, je ne sais pas si vous le savez, mais il est un peu particulier. Il a des points communs avec ceux de Marc, Matthieu et Luc, mais il se distingue aussi par plusieurs aspects uniques.

Et parmi ces passages particuliers, on trouve ce qu’on appelle « le discours d’adieu de Jésus », une sorte de testament qu’il adresse à ses disciples.

Afin de plonger dans ce texte, revenons un instant sur la première partie où Jésus utilise une image celle de la vigne, du vigneron et des sarments. Il partage également cette notion de la « demeure », demeurer en lui afin de porter du fruit et lui qui demeure en nous.

Cette métaphore de la vigne que nous retrouvons aussi dans la lecture d’Esaïe que nous venons d’entendre, où il est question de « la vigne du Seigneur ».

Dans cette première partie se trouve une invitation celle de « demeurer en Jésus ».

Et ce n’est pas toujours simple parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Elle est parfois dure, blessante, fatigante et elle peut nous laisser des traces.

Pour ma part, demeurer en Jésus signifie que malgré tout ce que je peux traverser dans ma vie de difficile, je suis absolument convaincue de sa présence, convaincue de son amour, convaincue de sa fidélité.

Jésus est là et il habite chaque lieu de ma vie.

Demeurer en lui, c’est rester attaché à cette source solide, malgré les circonstances et les situations, lui laisser la place de me transformer, afin de porter du fruit jour après jour.

Et cela se passe par des petites choses du quotidien : s’arrêter un instant pour contempler la belle nature qui nous entoure, être reconnaissante de pouvoir être réveillée le matin.

Même dans un monde qui va trop vite. Jésus nous invite à ralentir, à prendre conscience de la relation que nous avons avec lui, aussi avec nous-même et avec celles et ceux qui nous entoure.

Retournons un moment au texte lu ce matin, dans le verset 16, il est question d’un fruit. Mais de quel fruit parle-t-on ?

C’est le fruit de l’Esprit : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur et la maîtrise de soi.

Et aujourd’hui, j’aimerais m’arrêter sur le premier de ce fruit : « l’amour »

Dans la deuxième partie de ce texte, Jésus confie à ses disciples et à nous aussi ce matin, ce qui est au cœur de son message : « l’amour ».

Dans ce passage, l’auteur insiste neuf fois sur le mot amour : c’est dire son importance.

Et deux formes d’amour m’ont particulièrement touchée :

La première, c’est cette parole de Jésus « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Soyons honnête et moi la première, nous savons bien qu’il est impossible d’aimer tout le monde, même si nous le souhaiterions, tout comme il est difficile de se faire aimer de tout le monde.

Longtemps, j’ai pensé peut-être par mon éducation chrétienne, que tout le monde « était beau et gentil », que la bienveillance se trouvaient naturellement chez chacune et chacun. Mais en avançant dans la vie, je me suis rendu compte que ce n’est pas toujours le cas.

Alors comment suivre ce commandement de Jésus ?

Certes, nous ne pouvons pas aimer exactement comme Jésus : d’un amour totalement inconditionnel, car dans nos relations humaines, il y a toujours des incompréhensions, des différences de caractère, des paroles qui blessent, des attitudes qui nous dérangent.

Mais ce commandement ne doit pas nous décourager, ni nous culpabiliser. Il nous invite à un changement de regard, à faire notre part, à notre échelle même si ce n’est pas toujours simple.

Alors, je me suis posée cette question « aimer » qu’est-ce que cela veut dire, au fond ?

Pour ma part, aimer, c’est d’essayer de faire des choses simples comme offrir un sourire, un petit geste, une parole bienveillante, accueillir chaleureusement, s’inquiéter pour l’autre, aller vers l’autre…

C’est aussi être bienveillant envers moi-même et parfois même prendre ses distances quand cela s’avère nécessaire, mais toujours en essayant comme je peux, de refléter quelque chose de l’amour de Jésus.

La deuxième forme d’amour, c’est celle-ci « « Vous, vous êtes mes amis…». Ses amis. Pas des serviteurs, pas des sujets… Des amis !

Quelle parole extraordinaire !

L’amitié pour moi, c’est partager les bons moments, mais aussi les mauvais. C’est pouvoir compter sur quelqu’un, se sentir aimé, soutenu, encouragé.

Un ami, une amie, sincère peut aussi nous dire des vérités difficiles, celles que nous n’avons pas envie d’entendre, qui peut parfois nous blesser et dont nous avons besoin.

Et Jésus se présente comme un ami fidèle, celui qui pose sa main sur notre épaule.

Cette image me touche particulièrement. Elle me rappelle une parole que ma formatrice en exploration théologique me disait « pense que j’ai ma main sur ton épaule » lors de l’écriture de mon travail de mémoire avant d’entrer en formation diaconale.

Cette parole ainsi que celles de mes proches m’ont soutenu quand je voulais tout arrêter, quand les doutes m’envahissaient, quand les pensées négatives me disaient « Tu ne vas pas y arriver ». Cette main, symboliquement sur mon épaule m’a aidé à persévérer et à finir mon mémoire.

Et Jésus, fait la même chose en se présentant comme notre ami. Il est présent, un soutien dans les moments où nous pensons que c’est trop difficile. Jésus nous rappelle que nous ne sommes pas seul(e)s.

Imaginer parler à Jésus, comme à votre meilleur ami. Lui confier vos joies, vos doutes, vos blessures. J’aime cette idée de parler à Jésus sans protocole, simplement comme à un ami proche.

En ce temps de l’Avent, ces quatre dimanches qui nous conduisent de l’espoir à la paix, de la joie à l’amour, nous avançons ensemble porté(e)s aujourd’hui par la lumière de la bougie de l’amour. Je vous invite à réfléchir sur votre compréhension de l’amour et à vous rappeler que nous ne sommes pas seul(e)s

Que Jésus nous invite à demeurer en lui, à porter du fruit, à aimer, à partager, à nous réjouir.

Et surtout que nous avons un ami fidèle, un ami véritable, qui marche à nos côtés chaque jour et qui nous aime d’un amour inconditionnel.

Pour finir cette prédication, je vous invite à la prière :

Seigneur, apprends-nous à aimer comme toi.

Donne-nous de voir les autres avec ton regard et agir avec ton cœur.

Que nos vies reflètent un peu de ton amour chaque jour.

Merci d’être cet ami fidèle, présent dans les bons moments comme dans les moments difficiles.

Amen