{"id":12692,"date":"2022-05-04T09:49:46","date_gmt":"2022-05-04T08:49:46","guid":{"rendered":"https:\/\/paroissereformeevaldetravers.wordpress.com\/?p=12692"},"modified":"2022-05-04T09:49:46","modified_gmt":"2022-05-04T08:49:46","slug":"un-chemin-personnel-qui-me-relie-aux-autres","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.eren.ch\/vdt\/un-chemin-personnel-qui-me-relie-aux-autres\/","title":{"rendered":"Un chemin personnel qui me relie aux autres"},"content":{"rendered":"\n
Pr\u00e9dication du 1er<\/sup> mai 2022<\/strong><\/p>\n\n\n\n 3\u00e8me<\/sup> dimanche de P\u00e2ques<\/strong><\/p>\n\n\n\n Bapt\u00eame de Liam<\/strong><\/p>\n\n\n\n De Patrick Schl\u00fcter<\/em><\/p>\n\n\n\n Texte\u00a0biblique\u00a0: Jean 21, 1-19<\/em><\/p>\n\n\n\n Aimez-vous les chiffres ?<\/p>\n\n\n\n Je n\u2019aimerais pas vous faire peur un dimanche matin. Mais j\u2019aimerais commencer par parler des nombres qui apparaissent dans ce r\u00e9cit de la fin de l\u2019\u00e9vangile de Jean. D\u2019abord, il y a 7 disciples qui sont r\u00e9unis autour du lac de Tib\u00e9riade. 7 c\u2019est le nombre de jour dans la semaine, le nombre de jour du r\u00e9cit de la cr\u00e9ation. 7 dans la symbolique des nombres, c\u2019est le chiffre de la totalit\u00e9. 7 disciples, c\u2019est donc un symbole de toute l\u2019\u00c9glise qui est r\u00e9unie apr\u00e8s P\u00e2ques. Parmi ces 7 disciples, il y a des membres des 12 ap\u00f4tres, Simon Pierre, Thomas, Jacques et Jean, les fils de Z\u00e9b\u00e9d\u00e9e. Il y a aussi Nathana\u00ebl qui n\u2019est pas un ap\u00f4tre et deux autres dont on ne connait pas le nom, peut-\u00eatre simplement pour que nous puissions mieux nous mettre \u00e0 leur place. 7 disciples donc qui figurent la totalit\u00e9 de l\u2019\u00c9glise. D\u2019ailleurs comme pour renforcer cette interpr\u00e9tation, le mot disciple apparait 7 fois dans le d\u00e9but du r\u00e9cit, avant que J\u00e9sus ne parle \u00e0 Pierre.<\/p>\n\n\n\n Il y a encore un autre nombre qui apparait un peu comme un d\u00e9tail : les 153 poissons. Quel est l\u2019int\u00e9r\u00eat de ce nombre ? Sans doute y a-t-il un symbole derri\u00e8re… Plusieurs explications ont \u00e9t\u00e9 avanc\u00e9es. J\u2019aimerais vous en livrer deux qui vont dans le m\u00eame sens. Elles viennent des P\u00e8res de l\u2019\u00c9glise J\u00e9r\u00f4me et Augustin.<\/p>\n\n\n\n Pour J\u00e9r\u00f4me, 153 est un chiffre de totalit\u00e9. En effet, il semble que les zoologistes grecs distinguaient 153 esp\u00e8ces de poissons diff\u00e9rentes.<\/p>\n\n\n\n Pour Augustin, il se faut se donner la peine de calculer un peu. 153, c\u2019est la somme des nombres de 1 \u00e0 17. Donc 1 + 2 + 3 + 4, etc jusqu\u2019\u00e0 17 donne 153. Le nombre 17, c\u2019est 10 plus 7. 10 est le nombre de la multitude et 7 symbolise la totalit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n J\u2019esp\u00e8re que vous n\u2019avez pas trop mal \u00e0 la t\u00eate !<\/p>\n\n\n\n Dans ces deux explications, les poissons repr\u00e9senteraient la multitude des \u00eatres humains appel\u00e9s et touch\u00e9s par la foi chr\u00e9tienne. D\u2019ailleurs, les disciples quand ils sont appel\u00e9s sont invit\u00e9s par J\u00e9sus \u00e0 devenir des p\u00e9cheurs d\u2019hommes.<\/p>\n\n\n\n Dans cette histoire, il y a une forte symbolique qui invite \u00e0 voir l\u2019\u00c9glise r\u00e9unie autour de J\u00e9sus et unie comme un filet qui ne d\u00e9chire pas. Le partage du pain d\u2019ailleurs ressemble \u00e0 une Sainte-C\u00e8ne. Ce r\u00e9cit commence donc par parler de l\u2019\u00c9glise r\u00e9unie.<\/p>\n\n\n\n J\u2019ai commenc\u00e9 par vous demander si vous aimiez les chiffres. Je crois que dans l\u2019\u00c9glise, on est souvent attentif au nombre de personnes r\u00e9unies. On compte parfois le nombre de personnes au culte. On est triste quand on n\u2019est pas assez, quand la fr\u00e9quentation baisse. On se r\u00e9jouit quand on est beaucoup quand une activit\u00e9 est bien fr\u00e9quent\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n Pourtant quand on parle de chiffres, on peut aussi avoir une autre r\u00e9action : on n\u2019aime pas \u00eatre un num\u00e9ro, quelqu\u2019un dont la personnalit\u00e9 ne compte pas, mais la pr\u00e9sence oui.<\/p>\n\n\n\n C\u2019est l\u2019\u00c9glise qui est r\u00e9unie, mais J\u00e9sus a une relation avec chacun. C\u2019est ce que montre le dialogue avec Pierre. J\u00e9sus rassemble ses disciples, mais il connait chacun personnellement. Ici, c\u2019est avec Pierre qu\u2019il parle, mais chacun de nous est invit\u00e9 \u00e0 avoir son propre dialogue avec le Christ qui peut \u00eatre inspir\u00e9 par celui de Pierre.<\/p>\n\n\n\n 3 fois J\u00e9sus demande \u00e0 Simon Pierre : \u201c M\u2019aimes-tu ? \u201d<\/p>\n\n\n\n 3 fois. Cela fait penser au reniement dans lequel Pierre a ni\u00e9 conna\u00eetre le Christ au moment o\u00f9 celui-ci \u00e9tait arr\u00eat\u00e9.<\/p>\n\n\n\n \u201c M\u2019aimes-tu ? \u201d Dans nos traductions fran\u00e7aises, les questions semblent presque identiques. Pourtant en grec, il y a une nuance de taille. Il y a deux verbes pour dire aimer qui apparaissent dans ce r\u00e9cit. Agapa\u00f4 et phile\u00f4.<\/p>\n\n\n\n Agapa\u00f4, c\u2019est le verbe le plus fort, celui de l\u2019amour universel, l\u2019amour du prochain envers et contre tout.<\/p>\n\n\n\n Phile\u00f4, c\u2019est le verbe qui parle de l\u2019affection, de l\u2019amiti\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Alors au d\u00e9but du r\u00e9cit, J\u00e9sus demande \u00e0 Pierre : est-ce que tu m\u2019aimes vraiment-agapa\u00f4 jusqu\u2019au bout, plus que tous les autres ? Vous savez bien, comme Pierre pr\u00e9tendait donner sa vie en m\u00eame temps que J\u00e9sus.<\/p>\n\n\n\n Et Pierre r\u00e9pond : Oui, Seigneur, tu sais que j\u2019ai de l\u2019affection pour toi, que je suis ton ami-phile\u00f4.<\/p>\n\n\n\n J\u00e9sus reconnait cette humilit\u00e9 et il confie une mission \u00e0 Pierre : prends soin de mes agneaux.<\/p>\n\n\n\n Pourtant, J\u00e9sus insiste : \u201cest-ce que tu m\u2019aimes vraiment-agapa\u00f4 jusqu\u2019au bout ?<\/p>\n\n\n\n Pierre continue humblement : oui, Seigneur, tu sais que j\u2019ai de l\u2019affection pour toi, que je suis ton ami.<\/p>\n\n\n\n A nouveau J\u00e9sus lui confie la m\u00eame mission.<\/p>\n\n\n\n J\u00e9sus continue, mais cette fois, il met m\u00eame en doute cette affection de Pierre : Simon, fils de Jean, est-ce que tu as de l\u2019affection pour moi, est-ce que tu es mon ami-phile\u00f4 ?<\/p>\n\n\n\n C\u2019est pour cela que Simon Pierre est triste. Peut-\u00eatre que J\u00e9sus met en doute son affection, son amiti\u00e9 pour lui. Mais l\u00e0, il sait qu\u2019il dit vrai, qu\u2019il est sinc\u00e8re, lucide sur lui-m\u00eame : Seigneur, tu sais tout, tu sais que j\u2019ai de l\u2019affection pour toi, que je suis ton ami.<\/p>\n\n\n\n Et J\u00e9sus continue de lui confier la m\u00eame mission. Il annonce encore \u00e0 Pierre qu\u2019il le suivra jusqu\u2019au bout plus tard.<\/p>\n\n\n\n \u201c M\u2019aimes-tu ? \u201d Cette question de J\u00e9sus \u00e0 Pierre nous pouvons aussi nous la poser. C\u2019est la question de notre motivation dans la foi, de la motivation de notre engagement.<\/p>\n\n\n\n M\u2019aimes-tu plus que les autres ? Parfois aussi il arrive que l\u2019on se compare aux autres, ou qu\u2019on les compare entre eux. C\u2019est bien humain, d\u2019ailleurs, m\u00eame apr\u00e8s son dialogue avec J\u00e9sus qui l\u2019a ramen\u00e9 \u00e0 lui-m\u00eame, Pierre continue dans cette logique : et ce disciple-l\u00e0, qu\u2019est-ce qui va lui arriver ? J\u00e9sus coupe court \u00e0 la conversation : \u00ab que t\u2019importe, toi suis-moi. \u00bb<\/p>\n\n\n\n Toi suis-moi.<\/p>\n\n\n\n Notre r\u00e9cit a commenc\u00e9 par l\u2019\u00c9glise r\u00e9unie, pourtant la foi est une relation personnelle avec J\u00e9sus.<\/p>\n\n\n\n Dimension communautaire et dimension personnelle de la foi. Dans le bapt\u00eame de Liam que nous venons de vivre, ces 2 dimensions sont aussi pr\u00e9sentes. Liam est accueilli dans la communaut\u00e9 chr\u00e9tienne et Dieu veut construire une relation personnelle avec lui en toute libert\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Quelle est notre motivation profonde, notre amour du Christ, o\u00f9 en sommes-nous dans ce temps de P\u00e2ques ? Le regard de J\u00e9sus invite \u00e0 entrer dans ce dialogue int\u00e9rieur avec Dieu. Avec bienveillance, J\u00e9sus nous invite \u00e0 revenir \u00e0 la source de notre foi, \u00e0 notre motivation profonde. Quelle est-elle ?<\/p>\n\n\n\n Chacun est invit\u00e9 \u00e0 creuser jusqu\u2019au fond de lui-m\u00eame pour la trouver, pour la cueillir comme une fleur. C\u2019est \u00e0 partir qu\u2019il est possible d\u2019avancer. N\u2019essayons pas de faire comme si nous n\u2019avons pas de doute, pas de faiblesses. C\u2019est en reconnaissant ses faiblesses, son manque que nous trouverons de la force. Ne regardons pas ce que nous n\u2019avons pas, ce que nous croyons peut-\u00eatre voir chez les autres. Chacun est invit\u00e9 \u00e0 regarder ce qu\u2019il a. Alors, ton affection, ton amour peut-\u00eatre petit, c\u2019est de l\u2019amour qui peut grandir et te porter en avant pour marcher \u00e0 la suite de J\u00e9sus.<\/p>\n\n\n\n Amen.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Pr\u00e9dication du 1er mai 2022 3\u00e8me dimanche de P\u00e2ques Bapt\u00eame de Liam De Patrick Schl\u00fcter Texte\u00a0biblique\u00a0: Jean 21, 1-19 Aimez-vous les chiffres ? Je n\u2019aimerais pas vous faire peur un dimanche matin. Mais j\u2019aimerais commencer par parler des nombres qui apparaissent dans ce r\u00e9cit de la fin de l\u2019\u00e9vangile de Jean. 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