L’unité, identité première des chrétiens

Prédication du culte du 1er juin 2025 à Bôle                               René Perret

Texte biblique : Jean 17,20-26

Ouverture du culte: Dieu avait besoin

Dieu avait besoin d’un père pour son peuple. Il choisit Abraham, un vieillard. Abraham se leva.

Dieu avait besoin d’un porte-parole. Il choisit un timide, qui bégayait ! Moïse se leva.

Dieu avait besoin d’un chef pour conduire son peuple. Il choisit le plus petit, le plus faible ! David se leva.

Dieu avait besoin d’un roc pour poser l’édifice. Il choisit un renégat ! Pierre se leva.

Dieu avait besoin d’un visage pour dire aux hommes l’amour. Il choisit une prostituée ! Ce fut Marie de Magdala.

Dieu avait besoin d’un témoin pour crier son message. Il choisit un persécuteur ! Ce fut Paul de Tarse.

Dieu avait besoin de quelqu’un pour que son peuple se rassemble et qu’il aille vers les autres !

Il t’a choisi, même si tu trembles, même si tu vieillis … Pourrais-tu ne pas te lever ?

Mgr Jean-Baptiste Pham-Minh-Man, archevêque de Saigon

 

Nous sommes, ce dimanche, entre l’Ascension et la Pentecôte ; entre le retour de Jésus vers son Père et le don de l’Esprit Saint aux apôtres. 

   Je trouve très intéressante cette prière de Jésus pour nous aujourd’hui. Car elle nous concerne directement, ainsi que Jésus le dit lui-même : « Je te prie pour ceux qui croiront en moi grâce au message de mes disciples. »

   C’est bien nous, les disciples de seconde main, avec tous ceux qui ont cru à la suite du témoignage des compagnons et compagnes de Jésus vivant. 

   Et que demande Jésus à son Père nous concernant ? Que nous soyons un, comme Jésus est uni à son Père et son Père à lui. 

   Voyons déjà cette union entre le Père et le Fils, telle que Jésus la cite ici. 

   D’abord, elle existe depuis avant la création du monde. Le début de l’Evangile de Jean le dit déjà : « Au commencement de toutes choses, la Parole existait déjà ; celui qui est la Parole (Jésus) était avec Dieu et il était Dieu. »

   Ce Dieu du Premier Testament, qu’on ne peut voir sans mourir, tant il est Autre ; ce Dieu des Juifs qui a parlé par les prophètes, voici qu’il a été révélé, dévoilé par Jésus venu dans notre humanité. Par ses paroles et par ses gestes, par toute son attitude, Jésus a annoncé un amour plus fort que la haine, un amour plus fort que la mort. 

   La gloire de Dieu – qui il est vraiment : c’est ce que Jésus nous a apporté pour que nous croyons à son amour pour nous et pour le monde. La gloire de Dieu, c’est Jésus acceptant la Croix pour que la Vie que Dieu nous donne triomphe de la mort et du mal. 

   Jésus priant pour nous ici n’est pas encore mort. Cependant, il voit bien la suite de son histoire, et la nôtre. Il demande, et il veut que ceux qui croiront en lui connaisse cette même union d’amour en lui et avec le Père. Cette union est un flux de vie continue entre Jésus, Dieu et nous. Un flux de vie aimée ; un flux de vie aimante. 

   Je trouve tellement beau et fort cette union, cette unité-là qui nous constitue. Elle est notre identité première de chrétiens. 

   Quand nous voyons l’unité que nous vivons entre nos Eglises ; quand nous regrettons qu’elle ne soit pas plus avancée, ou qu’elle recule parfois : c’est de la pellicule qui couvre la pointe d’un iceberg que nous parlons. Ce qui nous unit est immensément plus grand que ce qui nous divise !

   Dans cette image, l’iceberg, c’est notre union à Dieu et Jésus, ensemble. C’est de cet iceberg dont nous devons témoigner par nos paroles et nos vies. C’est en étant conscients de la grandeur et de la réalité de cette grâce que nous pouvons aimer et aborder nos sœurs et nos frères d’autres opinions. 

   Nous sommes tellement plus unis que nous le vivons, que nous le ressentons ! 

Que Jésus ne cesse de nous le répéter au fond de notre être : « Réalisez ce que vous êtes : unis à moi et à Dieu, comme nous le sommes à vous. »

   Et que cette union vivante, essentielle, nous porte à vivre en témoins heureux de Jésus et de son Père et notre Père.

Amen.