Tiens-toi sur la montagne, Je vais passer…

Le SEIGNEUR dit au prophète Elie : « Sors et tiens-toi sur la montagne, devant le SEIGNEUR ; voici, le SEIGNEUR va passer. » Il y eut devant le SEIGNEUR un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers ; le SEIGNEUR n’était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre ; le SEIGNEUR n’était pas dans le tremblement de terre.  Après le tremblement de terre, il y eut un feu ; le SEIGNEUR n’était pas dans le feu. Et après le feu une voix de fin silence.

Alors, en l’entendant, Elie se voila le visage avec son manteau ; il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Une voix s’adressa à lui : « Pourquoi es-tu ici, Elie ? »  (1 Rois 19,11-13)

 

Si Dieu nous avait soufflé à l’oreille un de ces jours passés : « Va à la Grande Sagneule, dimanche vers 11h, et je passerai ». Comment est-ce que vous auriez réagi ? Est-ce que cela aurait fait battre votre cœur ? Vous n’auriez pas fermé l’œil de la nuit tellement vous vous seriez réjouis ! Vous seriez monté jusqu’ici avec un immense enthousiasme, comme si vous aviez des ailes ?

On ne sait pas comment le prophète Élie a vécu ce fait-là, mais on peut s’imaginer qu’il devait être hyper impatient, mais aussi un peu inquiet. On disait à l’époque qu’on ne pouvait voir Dieu sans mourir, c’est pour cela qu’Élie se cache le visage dans son manteau quand soudain, il perçoit la présence de Dieu.

Vous souvenez-vous à quel moment il discerne que vraiment Dieu est là ? Est-ce que c’est lorsqu’un vent violent se lève, un vent à décorner des bœufs, un vent qui érode les montagnes et qui fracasse les rochers. À l’époque d’Élie, cela devait sûrement le faire penser au dieu Zeus, à qui la mythologie grecque attribuait la puissance des éléments, du tonnerre en particulier. Mais est-ce que la Bible nous dit que Dieu est dans ce vent violent ? Non !

Il y a ensuite un tremblement de terre. On cherche des fois à nous faire croire que, lorsqu’il y a une catastrophe naturelle, ce serait Dieu qui nous punirait. Mais est-ce que Dieu est dans le tremblement de terre ? Non !

Il y a ensuite un feu gigantesque, semblable à ces feux qui ont ravagé la Grèce ou la Californie tout récemment. Vous avez peut-être vu ces flammes qui impressionnent par leur puissance destructrice, que rien n’arrête ! Dans l’expérience du prophète Élie, est-ce que Dieu était dans le feu ? Non ! Dieu n’était ni dans quelque chose de violent, ni d’extraordinaire !

Dans quoi était-il ? Vous souvenez-vous ? Élie nous dit qu’il était dans une voix de fin silence, dans un souffle léger, une voix douce.

Est-ce que Dieu voulait impressionner Élie pour lui montrer sa puissance ? Non, c’est dans la délicatesse et la douceur que Dieu s’est révélé.

Et vous, comment est-ce que vous identifiez la présence de Dieu ? Est-ce que, pour vous Dieu est toujours absent, parce qu’invisible, ou est-ce qu’il se rend présent parfois ? Personnellement, il m’est arrivé de le ressentir comme une sensation de chaleur sur mes épaules, comme un parfum délicieux, une sorte de silence intense… Mais on peut aussi le percevoir dans le chant des oiseaux, la beauté de l’horizon, ou, comme pour le dessinateur et bédéiste Alain Auderset, dans le secret des arbres qui communiquent par les racines.

Si, comme Élie, vous avez la conviction intérieure d’avoir, à un moment ou à un autre de votre vie, perçu la présence de Dieu, je vous encourage à garder le souvenir de ce moment comme un trésor qui vous aide à rester en lien intérieur avec lui, même lorsque vous ne percevez rien.

Amen