De désespérance en espérance.

Elim: Claude Fiaux, Pierre Reverchon, Hans Beck, Bénédicte Gritti.

Jésus dit aux deux disciples en route sur le chemin d’Emmaüs :

«Hommes sans intelligence, dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes!
Ne fallait-il pas que le Messie souffre ces choses et qu’il entre dans sa gloire?»

Le récit se trouve en Luc 24, versets 13 à 35.

Les disciples viennent de vivre la mise à mort de leur maître. Ce Jésus, Fils du Très-Haut, le libérateur. Celui que les prophètes annonçaient depuis si longtemps.

Tout était donc fini.

Les espoirs comme l’espérance, tout était mort. Mort avec lui, sur cette croix.

Il fallait maintenant rentrer chez soi vidé de tout. Il fallait se remettre en marche. Mais vers quoi ? Qu’est-ce qui attendait les disciples désormais ? En quoi espérer ? En quoi croire ? En QUI croire ?

Perdu. Tout était perdu.

Ils étaient perdus.

Les voilà face au vide de la vie, le vide existentiel, quand plus rien n’a de sens.

Combien de fois n’avons-nous pas vécu cette situation? Combien de fois n’avons-nous pas été remplis de ces émotions effroyables qui laissent à penser que rien n’a de sens, que tout n’est que futilités et chimères, voire tromperies ?

Comme si nous avions été propulsés dans ce monde, puis oubliés, livrés à nous-mêmes, abandonnés, ne sachant vers quoi ni vers qui nous tourner pour trouver un semblant d’explication, un semblant de réconfort et d’encouragement.

Comme pour les disciples, les déceptions sont venues et nous ont conduites au désespoir.

Puis soudain une rencontre …

Inattendue. Tellement incroyable que les disciples commencent par ne rien voir. Têtes baissées dans leurs sombres idées, ils ne lèvent même pas le regard en direction de l’inconnu qui marche désormais à leurs côtés.

Lequel inconnu commence à leur raconter tout ce qui est écrit et annoncé dans les Ecritures, car lui, l’espoir il ne l’a pas perdu. Il continue de croire en eux, en nous, même s’il commence par les, nous, traiter d’idiots !

Car oui, ne sommes nous pas nous aussi trop souvent têtes baissées à ne pas vouloir ou à ne pas pouvoir lever les yeux pour croiser le regard de celui qui chemine à nos côtés ?

Notre foi n’est pas assez éveillée, notre cœur est trop lent, nous continuons d’avancer dans la vie comme s’il n’était pas là. Quels idiots nous faisons trop souvent!

Mais parfois le cœur brûle.

N’avez-vous jamais senti votre cœur brûler ? A l’approche d’un être aimé, à l’écoute d’une parole vraie, à la vue de la beauté quelle que soit la forme qu’elle prenne ? N’avez-vous jamais senti dans votre cœur que derrière toute chose il y a … autre chose ? Nécessairement ?

 

La grande trajectoire de la croix à la gloire, c’est l’histoire du Christ, c’est l’histoire du monde, c’est l’histoire de chacune de nos vies. C’est un chemin de peine, mais qui comprend ce chemin de peine a tout compris.

Nous ne pouvons vivre quelque chose avec Jésus qu’en disant oui à l’amour, et alors nous disons oui à la peine. Qu’il lève la main celui qui pense qu’aimer ne coûte rien.
C’est dans cet espace charnière qu’est le secret du Christ. Entre la croix et la gloire est la manifestation suprême de Dieu. Dans cet espace, entre la souffrance et l’amour, le Christ est là.

Mais il faudra encore aux disciples que Jésus rompe le pain pour qu’ils le reconnaissent vraiment. C’est au moment où il lève le pain au dessus de sa tête, qu’il le bénit puis le rompt, qu’ils comprennent. Et au même instant Jésus disparaît à leurs yeux.

Mais même s’il disparaît, il sera toujours là et on pourra avancer avec lui de la croix à la gloire.

Le Seigneur est vivant!

Désormais, c’est ce que tout chrétien annonce : le Seigneur est vivant !

Et être chrétien, ce sera de vivre de cette certitude et la communiquer.

Reprenons alors notre marche que nous avions commencée tête baissée, mais cette fois-ci, levons le regard et osons ou essayons de voir autour de nous les signes de cette présence bienfaitrice. Désormais nous ne sommes plus et ne serons plus jamais seuls sur notre chemin. Le Christ marche à nos côtés, il est notre espérance.
Proclamons-le!