Marches vers la lumière!

Par Ingeborg Poirier. Photos de Margaretha Baertschi.

Inge, accompagnée de Greet et de quelques unes de leurs amies, a parcouru les bords de notre lac. En voici un bref récit illustré.

Nous avons toutes une chose en commun : la marche.
Nous nous proposons donc d’aller à la découverte du chemin qui mène de Saint-Blaise à La Têne. Chaque début du mois pendant une année nous partirons à sa découverte pour observer les changements, écouter son langage et son message, aller vers la lumière.

Printemps

C’est déjà le printemps. Le matin du 22 avril 2008 à 7h00, dans la promiscuité et la fraicheur de cette journée naissante nous commençons notre marche.

Une certaine euphorie se manifeste lors de ce premier départ. Un lac calme et transparent, les cygnes et les mouettes nous accueillent. Subjuguées nous rentrons dans la forêt et découvrons les bourgeons et les premières feuilles d’un vert tendre.

Nous continuons dans le silence, contemplons le lac, écoutons le clapotis des vagues.

Le chant des oiseaux nous émerveille, accompagné plus loin par les cris des mouettes.

Il y a une légèreté, une promesse d’un renouveau dans l’air qui nous remplit de joie, de l’envie et de l’enthousiasme de continuer.
Nous trouvons un petit étang, exposant une « sculpture » crée par Dame Nature.

Été

Début juillet. Le printemps a laissé la place à l’été. Le départ est à 6h00. A cette heure matinale les canards, les foulques et les cygnes guettent déjà pour attraper un brin de nourriture. Est-ce qu’il y a des petites bouches réclamant qu’on s’occupe d’elles? La densité des roseaux cache sûrement des nouvelles vies qui vont bientôt faire leurs premières sorties. Nous remarquons également une anguille qui se cache rapidement  sous un rocher.

Le lac est comme un miroir et le soleil y reflète notre ville avec ses bâtisses en pierre d’Hauterive et le Jura. Tout en marchant nous entendons des bruissements dans les sous-bois, des chuchotements dans les cimes et le chant des oiseaux accompagné par un pic-bois. Un soleil radieux joue à cache-cache avec nous. Nous admirons les arbres dont les lianes ressemblent à une forêt tropicale.

Automne

Et l’automne approche. A notre départ à 7h30 le jour se lève avec peine et une légère brume nous reçoit  : l’été indien a laissé la place au changement. Un fort vent a secoué les arbres qui ont tapissé notre chemin avec des feuilles aux couleurs automnales d’une beauté intense.

Même le lac, qui est très bas, a l’air triste. Quelques vaguelettes grises l’animent – et à notre surprise, la première neige a laissé des traces par ici et par là.

Hiver

L’hiver est bien arrivé. Nous partons à 8h00. Une légère couche de neige crisse sous nos pieds. Il fait froid, tout a l’air endormit, il règne un calme absolu, immuable. Nous avançons lentement, l’air glacial nous empêche de parler. La terre et le bord du lac sont gelés. Nous regardons quelques canards qui se sont hissés sur une plaque de glace, perdant pied, dansant maladroitement, essayant de retrouver l’eau à peine plus loin.

En avançant nous pouvons admirer un verger dont les arbres semblent être saupoudrés de sucre glace. Quelques rayons de soleil embellissement cette journée qui met fin à nos marches vers la lumière.

Épilogue

Cette « rétrospective » m’a fait revivre ces marches mensuelles. Nous avons passé ensemble des moments mémorables, surprenants, même exceptionnels, vécu l’osmose entre terre et ciel. Nous avons partagé l’amitié, la découverte et l’émotion.

Pendant une année nous nous sommes levées tôt et partions par tous les temps. Et avec le sourire ! Ce trajet nous a amenées du port de Saint-Blaise à La Têne. C’était le moment « pause-café » avant de retourner à Saint-Blaise. C’était un moment de partage du vécu du matin. Chaque fois j’ai vu leur enthousiasme, leur envie de continuer. Nous avons réalisé qu’il faut préserver cette richesse qui nous a été offerte, un cadeau inestimable. J’ai vu aussi la lumière dans les yeux de toutes d’avoir accompli ces marches, d’avoir fait ces marches vers la lumière.