Transmettre le témoin

Dieu nous appelle à être témoins. Mais de quoi ? De qui ?
Deux textes bibliques nous inspirent ce matin :

Matthieu 28,16-20                                                  

Jésus envoie ses disciples : Après la mort et la résurrection de Jésus, « les onze disciples partent pour la Galilée. Ils arrivent sur la montagne où Jésus leur a dit d’aller.  En voyant Jésus, là, ils l’adorent mais certains hésitent à croire. Jésus s’approche et leur dit : « J’ai reçu tout pouvoir au ciel et sur la terre. Allez chez tous les peuples pour que les gens deviennent mes disciples. Baptisez-les au nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. Enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai demandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »

1 Corinthiens 9,24-27      Courir pour remporter le prix :

Ne savez-vous pas que les concurrents dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix? Courez de manière à le remporter. Tous les athlètes s’imposent toutes sortes de privations, et ils le font pour obtenir une couronne qui va se détruire; mais nous, c’est pour une couronne indestructible. Moi donc, je cours, mais pas comme à l’aventure; je boxe, mais non pour battre l’air. Au contraire, je traite durement mon corps et je le discipline, de peur d’être moi-même disqualifié après avoir prêché aux autres.

Est-ce qu’il y en a parmi nous qui aiment courir ? Peut-être que certains parmi vous disent comme le dessinateur le Chat : « Ce que j’aime, dans l’effort physique, c’est avant, quand ça n’a pas encore commencé et après, quand c’est fini ! » En général, quand on court, on ne court pas seulement pour le plaisir de faire du sport, de développer son corps, on court pour gagner.

Est-ce qu’il y en a parmi nous qui ont déjà reçu une médaille ? Décrocher une médaille, ça nous apporte une certaine satisfaction. C’est la preuve que l’on a été plus rapide que tous les autres concurrents. Mais ça ne s’obtient pas facilement. Il faut beaucoup travailler si on veut avoir des chances d’être parmi les meilleurs. C’est fatiguant, on a les muscles qui brûlent, on transpire, on a des courbatures le lendemain…

Faire du sport, surtout si c’est un sport de haut niveau, n’est pas toujours une partie de plaisir. Il faut beaucoup de volonté, dans la tête, et beaucoup entraîner son corps pour être bon, voire excellent et ainsi avoir des chances de gagner.

Il y a un sport que je trouve particulièrement intéressant : c’est la course de relais. Si on doit courir 400m très vite, c’est très fatigant. Alors certains ont inventé la course relais où 4 coureurs vont courir l’un après l’autre; ainsi, lorsque le premier a couru 100m, il transmet le témoin au deuxième et ainsi de suite. C’est un travail d’équipe dans lequel chacun a son importance. Et c’est toute une technique pour bien se passer le témoin. J’aime ce sport car c’est l’effort des 4 coureurs réunis qui va être récompensé.

L’apôtre Paul nous invite à voir la vie un peu comme une course : il y a une médaille à gagner. Ce n’est pas une médaille en chocolat, ni une médaille qu’on peut perdre. Cette médaille, c’est la récompense que Dieu nous donne, si on a gardé la foi, si on a pris Dieu dans nos bagages partout où l’on a été, tout au long de notre vie. Cette médaille, c’est une récompense extraordinaire, la promesse que Dieu est avec nous, pendant cette vie déjà, et après notre mort, dans le Royaume de Dieu, dans son Royaume d’amour et de bonheur et qu’il ne nous abandonnera jamais.

Alors j’aimerais vous encourager à courir avec Dieu dans cette vie : quand vous êtes à l’école, ou au travail, ou en congé, vous n’êtes jamais seul, Dieu s’invite à vos côtés. Il voit toutes les choses bien que vous faites, même si les gens ne les remarquent pas, et il se prépare à vous donner cette médaille indestructible. Déjà maintenant, vous pouvez réfléchir à la chose suivante : quand je serai au “bout de la course”, à la fin de ma vie, quels genres de trophées est-ce que j’aimerais avoir collectionné?

Et vous remarquerez que, dans la vie aussi, on ne court pas seulement en individuel. Nous sommes probablement tous impliqués dans une course de relais. Jésus, dans l’Évangile de Matthieu, nous demande justement de transmettre tant que possible notre foi, nos valeurs profondes autour de nous afin que de nouvelles personnes puissent croire et grandir dans leur relation avec Dieu. Précisément, il nous demande d’être « témoins ». Les premières personnes auprès de qui nous pouvons être témoins de ce qui nous habite, ce sont nos enfants. Et j’aimerais féliciter tous les parents qui sont là aujourd’hui parce qu’en inscrivant votre enfant au p’tit caté, vous nous donnez l’opportunité d’être témoins auprès d’eux et de leur transmettre les bases d’une relation avec Dieu ; ces choses sont comme des pépites d’or qui peuvent porter vos enfants tout au long de leur vie.

Nous tous, nous formons une grande équipe. C’est ce qu’on appelle l’Eglise, car l’Eglise n’est pas un bâtiment, c’est l’ensemble de tous ceux qui croient, ne serait-ce qu’un peu. Chacun de nous est appelé à transmettre le témoin au coureur suivant dans le stade.

Peut-être que vous vous interrogez sur comment être témoin d’un Dieu lumineux, quand nous sommes parfois habités de choses obscures ? Vous avez remarqué qu’il y a des domaines de la vie où on ne progresse qu’en s’entraînant rigoureusement? (sport, musique, …) Est-ce qu’il y a quelque chose de similaire dans la spiritualité chrétienne? Je crois que c’est important de demander à Dieu son aide pour que soi-même, on le connaisse toujours mieux, qu’on puisse être plus proche de lui. Car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons le faire connaître autant que possible tel qu’il est vraiment. Et bien sûr qu’il faut rester humbles, sachant qu’on a toujours une perception partielle de Dieu. Il est donc important qu’on lui demande de compléter ce que nous apportons à nos enfants : qu’il se révèle lui-même à eux.

En tant que parents, grands-parents ou catéchètes, Dieu nous appelle à transmettre le meilleur de nous-mêmes. Alors j’aimerais vous inviter à réfléchir à ce que vous aimeriez leur transmettre : quelles sont les valeurs, les connaissances que vous tenez à leur communiquer. Tout à l’heure, nous aurons l’occasion d’écrire ces choses sur les témoins que vous avez reçus à l’entrée.

Une maman me disait qu’elle a découvert la foi alors qu’elle était dans un moment très dur de son existence et que c’est pour elle comme un trésor. A ses deux filles, elle a envie de transmettre beaucoup de choses, mais, plus que tout, elle aimerait tout mettre en œuvre pour qu’elles puissent s’attacher à Dieu. Bien sûr, elle sait qu’elle ne peut pas donner sa foi à ses enfants. C’est une démarche personnelle, chaque enfant peut être preneur de ce que ses parents essayent de lui transmettre ou le refuser. Mais j’aimerais vous encourager, en tant que parents à ne pas vous décourager ; quant aux enfants, j’aimerais vous encourager à accueillir ce que vos parents aimeraient vous transmettre, parce qu’eux, ils ont toute une expérience de vie qui leur fait dire : « Oui, cela a une immense valeur et, parce que je t’aime, mon enfant, j’aimerais te le transmettre. Tu en feras ce que tu voudras. Peut-être que quand tu seras adolescent, tu vas tout rejeter, mais ces choses resteront dans ton cœur et tu pourras les retrouver au fond de toi, dès que tu sortiras un peu des chamboulements de l’adolescence. »

Et vous les enfants, vous pouvez aussi être des témoins auprès de vos amis, de vos camarades de classe par exemple. Plusieurs d’entre vous avez invité des amis à venir au p’tit caté, alors bravo ! Vous avez su transmettre le témoin afin que d’autres puissent entrer dans la course avec Dieu.

Alors maintenant, j’aimerais vous inviter à courir sur le stade de la vie et à être ses témoins, témoins de Dieu. Vous aurez maintenant l’occasion d’écrire sur votre témoin ­– vous avez remarqué que c’est le même mot – ce que vous aimeriez transmettre. Qu’est-ce qui, pour vous, compte le plus ? Qu’est-ce qui est essentiel ?