Pentecôte avant Pentecôte

La fête de la Pentecôte a une longue histoire. Avant d’être la fête chrétienne qui clôt le temps pascal, célébrée 50 jours après Pâques, elle était une fête juive.

Initialement fête des moissons célébrée au printemps lors de laquelle on faisait offrande des premières récoltes. Le don des prémices est de tout temps un signe de gratitude et de reconnaissance pour la saison à venir et les fruits que la Terre donnera durant toute l’année. Aujourd’hui encore, la fête de la Pentecôte coïncide avec les premières fauches aux mois de mai-juin. La période de reproduction de plusieurs animaux dont les chevreuils qui cachent leurs petits dans les champs. Depuis quelques années, on sauve ces petits en les détectant au milieu des cultures grâce à des drones. Il n’est plus dans notre culture de faire l’offrande des prémices, mais ces sauvetages est une manière contemporaine de célébrer la vie qui émerge au printemps.

Dans le monde juif, cette fête des moissons s’est peu à peu transformée en fête de l’alliance conclue entre Dieu et Noé. L’alliance qui justement intègre la dimension de fécondité de la nature.

Je verrai paraître l’arc-en-ciel, et je penserai à l’engagement éternel que j’ai pris à l’égard de toutes les espèces vivantes de la terre.

Genèse 9,17

Cette fête de l’alliance a évolué pour devenir la fête de l’Alliance avec un grand A, celle conclue entre Dieu et Moïse : le don de la Loi.

Marc Chagall: Moïse recevant les tables de la Loi

C’est pour célébrer cette fête de l’Alliance que se trouvaient réunis à Jérusalem nombre de pèlerins venus de toutes les contrées l’année où eut lieu l’événement fondateur de notre fête chrétienne de la Pentecôte dont nous lisons le récit au début du livre des Actes des apôtres (ici dans la traduction en français courant).

Quand le jour de la Pentecôte arriva, les croyants étaient réunis tous ensemble au même endroit.

Tout à coup, un bruit vint du ciel, comme si un vent violent se mettait à souffler, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Ils virent alors apparaître des langues pareilles à des flammes de feu ; elles se séparèrent et elles se posèrent une à une sur chacun d’eux. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’exprimer.

A Jérusalem vivaient des Juifs pieux, venus de tous les pays du monde. Quand ce bruit se fit entendre, ils s’assemblèrent en foule. Ils étaient tous profondément surpris, car chacun d’eux entendait les croyants parler dans sa propre langue. Ils étaient remplis d’étonnement et d’admiration, et disaient:

«Ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens? Comment se fait-il alors que chacun de nous les entende parler dans sa langue maternelle?

Parmi nous, il y en a qui viennent du pays des Parthes, de Médie et d’Élam. Il y a des habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et de la province d’Asie, de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et de la région de Cyrène, en Libye; il y en a qui sont venus de Rome, de Crète et d’Arabie; certains sont nés Juifs, et d’autres se sont convertis à la religion juive. Et pourtant nous les entendons parler dans nos diverses langues des grandes œuvres de Dieu!»

Ils étaient tous remplis d’étonnement et ne savaient plus que penser; ils se disaient les uns aux autres: «Qu’est-ce que cela signifie?»

Mais d’autres se moquaient des croyants en disant: «Ils sont complètement ivres!»

Actes 2,1-13