Viens et suis-moi !

Photo: B. Gritti.
Sur le chemin entre le lac de Montsalvens et la chapelle Saint-Garin.

Bienvenue à vous qui vivez ce culte maintenant depuis chez vous.

Louange

Seigneur mon Dieu, je me tourne vers toi. J’ai confiance en toi.

Fais moi connaître le chemin à suivre, apprends-moi à vivre comme tu veux.

Conduis-moi sur le chemin de ta vérité.

Enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve, et je compte sur toi tous les jours.

Seigneur souviens-toi de ta tendresse et de ton amour, car ils existent depuis toujours.

Seigneur, oublie les fautes de ma jeunesse et mes péchés, mais à cause de ton amour, Seigneur, souviens-toi de moi, toi dont la bonté dure pour l’éternité.

A toi seul nous rendons gloire. Tu es notre créateur, en toi seul nous voulons croire.

Amen.

Père, pardonne-moi

Dieu mon Père tu viens vers moi par ta Parole pour briser les murs de silence que j’ai érigés entre toi et moi ; entre moi et mon prochain.

Tu me parles ; tu t’adresses à chacun de nous.

Ouvre mes oreilles et mon cœur afin que je puisse entendre ta parole qui appelle et interpelle ; ta parole qui questionne et ordonne ; ta parole d’amour et de vie dans mes relations mortes. Et c’est dans mon cœur que je te présente maintenant mes manquements.

Seigneur, aie pitié de moi et change mon cœur.

Amen

Paroles qui redressent

Ainsi parle le Seigneur : « Si vous demeurez dans ma Parole, vous serez vraiment mes disciples, vous connaîtrez alors la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres. »

Seigneur Dieu, nos cœurs te rendent grâce pour tes bienfaits, toi dont l’amour surpasse les œuvres que tu fais.

Ainsi de jour en jour tu t’es montré fidèle, pour nous tu renouvelles ta force et ton secours.

Amen

Lectures bibliques

Aussi j’ai prié, et le discernement m’a été donné. J’ai supplié, et l’esprit de la Sagesse est venu en moi.

Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse ; je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ; tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable, et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue.

Plus que la santé et la beauté, je l’ai aimée ; je l’ai choisie de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s’éteint pas.

Tous les biens me sont venus avec elle et, par ses mains, une richesse incalculable.

Sagesse 7, 7 – 11

 

Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? »

Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul.

Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. »

L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. »

Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »

Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

Marc 10, 17 – 22

Celui qui aujourd’hui veut mener une vie chrétienne ne choisit pas la voie facile. Il ne fait certainement pas ce que fait la majorité des gens. Beaucoup d’hommes et de femmes ne vivent plus selon un projet de vie essayant d’y faire entrer leurs aspirations, leurs expériences.

Un chrétien sérieux doit nager à contre-courant et chercher sa propre voie. Il peut, par exemple, conduire sa vie selon quelques critères simples et de solides habitudes. Vie chrétienne signifie alors : vivre sa vie quotidienne selon les commandements de Dieu. Si l’on n’y parvient pas, c’est qu’alors nous ne sommes pas de bons chrétiens et alors le discours de l’Église devient foutaise aux yeux de ceux qui veulent voir dans la personne du chrétien le saint parfait.
Cette attitude du chrétien sérieux a sa valeur et mérite qu’on la prenne au sérieux. Mais correspond-elle à ce que Jésus propose ?

 

Il faut du temps pour qu’un homme fasse part à un autre des grandes questions qui le tracassent. Quand il se décide, c’est que le plus souvent il est assuré que son interlocuteur est digne de confiance et que l’occasion lui paraît bonne d’engager un tête-à-tête sans être dérangé.

Dans notre texte, l’entrée en scène de l’homme riche est bien différente. Au moment où Jésus veut s’en aller, il lui court après, se jette à genoux devant lui et lui pose sa question. On pourrait le comprendre s’il demandait de l’argent, la santé ou la vie. Or, tout ce qu’il demande, c’est que Jésus réponde à sa question.

Et la question qu’il pose est très importante : « Que dois-je faire pour que ma vie tienne le coup devant Dieu et soit réussie ? »

Beaucoup d’hommes ne se posent jamais cette question. Ils sont trop absorbés par leurs problèmes du moment pour considérer leur vie dans son ensemble et prendre les décisions qui s’imposent.

Ici, le jeune homme riche ne se contente pas de se poser la question ; il n’hésite pas à la poser ouvertement à quelqu’un. Il dit nettement « Que dois-je faire ? » et se remet personnellement en question.

On s’en rend compte. Cet homme n’est pas un médiocre ou un timoré. C’est quelqu’un qui accorde de l’importance à sa vie. Il ne cherche pas simplement son profit, il ne se contente pas de jouir égoïstement de ses richesses ou de discuter avec des gens bien sur des questions éthiques. C’est comme s’il voulait conduire sa vie pour qu’elle soit bonne à tous points de vue et soit réussie non seulement aux yeux des hommes, mais aussi aux yeux de Dieu.

 

Ce qui étonne, c’est que Jésus ne réponde pas tout de suite à la question de l’homme, mais commence par lui parler du titre qu’il lui a donné : «  Bon Maître ».

Jésus repousse tout ce que ce titre sous-entend : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Un seul est bon, Dieu. »

C’est sans doute que l’homme pense que Jésus en sait plus long que les autres. Un homme qui réfléchit à sa vie se tourne volontiers vers les gens qui lui semblent le plus compétent : professeurs, pasteurs, psychologues, maîtres de méditation, gourous, astrologues et j’en passe !

Or, Jésus refuse d’être une autorité à côté ou au-dessus de Dieu. Il n’a pas de secret et pas d’enseignement extraordinaire à dispenser. Dieu est bon parce qu’il donne la vie. C’est pourquoi ses commandements sont importants : ils nous indiquent de sa part comment parvenir à une vie épanouie. Il n’y a rien à ajouter à cela.

Jésus s’attache ensuite à la question du jeune homme, sans cacher que sa réponse ne lui apportera rien de plus : «  tu connais les commandements de Dieu ! » Ce ne sont pas des onctions particulières, des prières rituelles ou des exercices d’ascèse qui procurent la vie éternelle, mais l’observation dans la vie sociale quotidienne des commandements connus de tous.

Quelle impression la réponse de Jésus a-t-elle faite à son interlocuteur ? A-t-il été déçu de ne rien apprendre de neuf ? Apparemment il semble soulagé et satisfait : le chemin qu’il a suivi jusqu’ici a été approuvé par ce Jésus qu’il respecte.

Il n’a plus besoin de se poser de question, de se reprocher de ne pas en faire assez ou de faire fausse route. Jésus n’a rien ajouté aux commandements divins connus. Ce contentement s’exprime dans l’affirmation : « J’ai observé ces commandements dès ma jeunesse. » Sa question a trouvé une réponse. Il peut prendre congé de Jésus en le remerciant et en ayant la certitude de continuer à avancer sur le bon chemin.

 

Cependant, une vie menée selon de bons principes n’empêche pas l’homme de se trouver confronté à des situations, à des décisions où ces principes ne suffisent plus. Cela se produit avant tout quand l’homme se trouve devant des gens ou des situations qui l’invitent à faire quelque chose d’inhabituel : il avait de solides schémas, des a priori. Il découvre brusquement une possibilité de donner à sa vie une nouvelle orientation. Un regard, une phrase, une conversation, une rencontre peuvent l’amener jusque-là. L’homme qui possède de solides principes risque de refuser l’aventure parce que cela ne le tente pas d’abandonner le chemin sur lequel il a toujours avancé.

Cela apparaît dans la rencontre de Jésus et de l’homme riche quand Jésus rouvre la conversation. C’est comme si Jésus avait brusquement une idée. Il voit cet homme d’un œil nouveau et en vient à l’aimer. Il aimerait le compter au nombre de ses disciples. Au lieu de le renvoyer et de le laisser continuer sa route, il lui fait une proposition : « Il te manque une chose : vends tout ce que tu as et donnes-en le produit aux pauvres… puis viens et suis-moi ! »

 

Il ne faut pas imaginer que dans sa première réponse Jésus n’ait dit qu’une partie de la vérité et qu’il indique maintenant seulement l’essentiel concernant la vie éternelle. Le conseil qu’il donne à l’homme riche est un conseil personnel, dans une situation précise. Il lui propose de renoncer à ses biens et à sa vie bien réglée pour partager avec lui sa vie errante. L’homme riche doit liquider tout ce qui lui donne un sentiment de sécurité et l’échanger contre une vie où la seule chose assurée, c’est l’amour de Jésus. C’est justement ce renoncement, cet abandon personnel qui va donner à sa vie son accomplissement.

Que l’homme riche refuse l’offre de Jésus n’est pas très étonnant. Chacun peut comprendre que l’homme n’arrive pas à se décider à tout vendre pour suivre Jésus. Il a sans doute de bonnes raisons pour refuser.

La remarque : « Il s’en alla tout triste » montre bien que ce refus lui coûte. Il faut pourtant admettre qu’en refusant l’offre qui lui est faite, il rate la chance de sa vie. Au lieu d’accepter ce qu’on lui demande avec amour et de rechercher une vie épanouie dans le cheminement avec Jésus, il se retire sur des positions qui lui paraissent plus solides, moins risquées.

 

Les femmes et les hommes d’aujourd’hui, comme celles et ceux d’hier, ont soif de vivre. Ils aimeraient avoir une vie heureuse, réussie et pleine. Mais en quoi consiste cette vie et que faire pour la trouver ?

A la différence des animaux, l’homme peut se poser cette question, chercher des solutions et se décider pour ce qui lui paraît bon. La question que l’homme riche pose inconsciemment est celle de la concordance du vouloir et du faire ; elle est rarement posée en ces termes, mais d’autant plus accablante qu’elle reste inexprimée. C’est pourquoi nous pouvons voir dans l’homme riche quelqu’un qui exprime nos propres questions secrètes.

Si nous accordons de l’importance à cette question d’une vie épanouie et cherchons à y répondre sérieusement, nous nous plierons aux règles qui donneront à notre vie un sens et de la consistance. Dans ce cadre-là la vie aura de la valeur parce qu’elle sera bien réglée, solidement structurée.

Dans notre récit, il n’y a pas seulement une réponse importante à la question posée par le jeune homme riche. Ce qu’il y a de décisif, ce n’est pas seulement l’entretien abordant de graves questions, mais une rencontre dans laquelle celui qui interroge trouvera la réponse en suivant le chemin qu’on lui propose.

Dans cette rencontre, Jésus prend au sérieux son interlocuteur et lui fait une proposition, valable pour lui seul. L’autre ne peut l’accepter qu’en s’engageant entièrement.

Visiblement, l’homme d’aujourd’hui ne trouvera son accomplissement personnel qu’en s’abandonnant de tout son être avec confiance à ses découvertes, aux sollicitations des autres et à leurs exigences. Car Dieu nous rencontre aujourd’hui très concrètement dans notre prochain et dans les situations qui se présentent. Celui qui accepte l’offre et fait confiance trouve la vie épanouie que Dieu veut lui donner.

Si Jésus demande à l’homme de vendre tous ses biens avant de le suivre, ce n’est pas pour le plaisir de l’embêter. La propriété a trop d’importance dans la vie de l’homme pour que celui qui la détient puisse entrer de plain-pied dans la vie de Jésus. Nous faisons aussi l’expérience que nos soucis d’épargne, l’augmentation de nos biens, de notre sécurité, de nos privilèges nous sont importants et vitaux. Mais celui qui ne pense qu’à posséder et à consommer, reste centré sur lui et sur les choses qui lui paraissent indispensables. Il ne trouvera pas une vie épanouie sans s’intéresser au monde et au prochain.

 

Dans ce récit, nous découvrons que Jésus ne propose pas une morale de la loi, mais une morale d’accompagnement. Il attache du prix aux commandements de Dieu, mais ce qui est décisif pour lui, c’est de saisir l’instant présent, les possibilités qu’offre une rencontre. La voie à suivre pour un chrétien ne peut pas être fixée d’avance : elle est différente pour chacun.

Ainsi, les rencontres et les situations auxquelles nous sommes confrontés modifient nos schémas de vie. L’homme peut trouver une vie épanouie s’il accepte en toute liberté de répondre aux sollicitations que constitue chaque rencontre et s’il accepte de faire confiance à la vocation que Dieu lui adresse pour ce que ces rencontres peuvent avoir d’inattendu.

Ainsi, à la question « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » Jésus répond qu’il faut quitter ses richesses, ses certitudes, ses habitudes et le suivre. Emprunter une voie d’errance, libérer de tout ce qui entrave la marche afin d’être réceptif à toutes les sollicitations, les rencontres, les situations que la vie placera sur le chemin.
C’est à cette condition que nous pourrons vivre une vie, certes moins statique et bien réglée, mais plus épanouie.

« Viens et suis-moi! »

Amen.

Les uns avec les autres

Entre tes mains Seigneur, nous remettons tout ce qui nous trouble et nous fait douter de toi, tout ce qui nous courbe afin que tu nous redresses.

Seigneur, tu nous aimes et tu nous connais par notre nom. Apprends-nous à te faire confiance et à t’aimer comme tu nous aimes

Entre tes mains, Seigneur, nous remettons nos souhaits et nos projets, nos joies et nos peines, nos peurs et nos espoirs, et te prions de nous accorder ton soutien.

Entre tes mains, Seigneur, nous remettons ceux qui nous sont chers, ceux qui nous sont proches, ceux qui nous causent du soucis. Dans le secret de notre cœur, nous te les nommons…

Entre tes mains, Seigneur, nous remettons ceux qui se sont détournés de toi, ceux qui n’ont jamais cru en toi, et te prions de les toucher par ton amour.

Entre tes mains, Seigneur, nous remettons ceux qui traversent des temps d’épreuve, de solitude, de maladie, de deuil, de guerre, de désespoir. Soutiens-les par ton Esprit et là où nous pouvons être tes messagers de consolation, d’amour et de paix, envoie-nous !

Nous croyons que tu es celui qui donne la vie et qui la sauve, c’est pourquoi, nous osons te remettre notre vie, notre Église, notre monde. Viens et sauve-nous !

Nous avons tant besoin de ta confiance pour vivre chaque jour. Besoin de ta présence et d’être sûrs de ton amour.

Amen

Bénédiction

Que la paix du Christ remplisse nos cœurs, notre terre, notre monde.
Que nous rêvions ensemble, priions ensemble construisions ensemble un monde de paix et d’amour pour tous.
Le Seigneur est avec nous.

Amen