Paix et confiance…

Esaïe 30,15 + 18-21

15 Car ainsi a parlé le Seigneur, l’Éternel, le Saint d’Israël : C’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. Mais vous ne l’avez pas voulu !

18 Cependant l’Éternel désire vous faire grâce,
Et il se lèvera pour vous faire miséricorde ; Car l’Éternel est un Dieu juste : Heureux tous ceux qui espèrent en lui !
19 Oui, peuple de Sion, habitant de Jérusalem, Tu ne pleureras plus ! Il te fera grâce, quand tu crieras ; Dès qu’il aura entendu, il t’exaucera.
20 Le Seigneur vous donnera du pain dans l’angoisse,
Et de l’eau dans la détresse ; Ceux qui t’instruisent ne se cacheront plus, Mais tes yeux verront ceux qui t’instruisent.
21 Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira : Voici le chemin, marchez-y ! Car vous iriez à droite, ou vous iriez à gauche.

Romains 10,8-13

8 Que dit-elle donc ? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c’est la parole de la foi, que nous prêchons.
9 Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé.
10 Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut, selon ce que dit l’Écriture :
11 Quiconque croit en lui ne sera point confus.
12 Il n’y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent.
13 Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

Quelles prières prononcent les Ukainiens ? Nous ne sommes pas dans leur cœur, mais on peut s’imaginer qu’à leur place, on aurait crié à Dieu : « Seigneur, sauve-nous ! » « Seigneur, protège-nous des bombes ! » « Seigneur, libère-nous de l’oppression de l’armée russe »… Peut-être y a-t-il des similitudes avec les prières du peuple hébreu alors qu’il était maltraité, opprimé, soumis à un dur esclavage.

Lorsque nous prions, nous aimerions que Dieu nous réponde instantanément et selon notre projet. S’il tarde à répondre, nous pourrions facilement douter de son existence ou nous mettre en colère contre lui et le bouder, lui tourner le dos en lui disant : « Seigneur, pourquoi ne me réponds-tu pas ? ».

C’est vrai que la souffrance contient un mystère. Pourquoi devons-nous endurer tant de choses difficiles dans nos vies ? Toutes les tentatives de réponses à cette question restent insatisfaisantes et nous obligent à avancer sans trop comprendre.

Nous vivons des temps troublés : tant le coronavirus que cette guerre entre la Russie et l’Ukraine suscitent en nous des inquiétudes, des peurs, en particulier la peur de la mort. Les médias donnent des conseils pour éviter que les enfants soient trop angoissés. Mais nous, les adultes, qui nous aide à vivre sereinement cette menace nucléaire ou la menace d’une troisième guerre mondiale ?

Personnellement, j’avoue que j’évite de regarder les nouvelles tous les jours, car ces images terribles, le martellement d’informations que l’on connaît déjà, accentue mon sentiment d’impuissance et de peur. Et vous, comment faites-vous ? Chacun de nous a peut-être développé une stratégie pour se protéger et je crois que c’est nécessaire.

Le prophète Esaïe donne de son côté un conseil à son peuple alors même que tout porte à croire qu’il est perdu ; l’invasion par les babyloniens est imminente et pourtant voici ce qu’il dit :

« C’est dans le retour à moi et le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre force » (Esaïe 30,15). En d’autres mots, cela ne sert à rien de paniquer, car cela vous fait perdre vos forces et vos ressources. Donc, premièrement, il faut rechercher le calme, la paix intérieure. Prendre du temps avec Dieu, des temps de prière paisible où nous recherchons simplement sa présence, sa proximité. Ces temps de prière qui ne sont pas faits de beaucoup de paroles, mais simplement d’être, de se tenir devant Dieu, avec Dieu.

Et deuxièmement : « C’est dans le retour à moi, la conversion disent certaines traductions, que sera votre salut »,  qu’est-ce que cela signifie ? Peut-être nous sommes-nous éloignés de Dieu ? Peut-être que nous le boudons. Est-ce que vous vous êtes déjà dit qu’on peut bouder Dieu ? Ou peut-être n’avons-nous jamais connu de véritable proximité avec Dieu, nous n’avons jamais choisi Dieu comme notre ami le plus proche, comme notre confident, mais aussi comme notre protecteur et notre ressource aux temps de l’épreuve. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour découvrir davantage qui est notre Dieu et le potentiel qu’il y a dans une relation de proximité avec lui.

Esaïe, de son côté, a bien peu d’espoir quant à la capacité de son peuple de se convertir et de choisir la bonne voie. A ses yeux, son peuple sait qu’il serait dans son intérêt de se tourner vers Dieu, mais Esaïe pense qu’il ne va pas le faire. Il va s’entêter dans sa voie, c’est ce qu’il craint.

Il est vrai que cela peut sembler plus rassurant de faire comme on a toujours fait, plutôt que de changer, de se convertir ; car oui, pour revenir à Dieu, il faut parfois faire une conversion à 180 degrés : renoncer à marcher dans la voie que l’on a toujours connue jusque-là pour venir à Dieu : « je veux te consacrer ma vie, Seigneur ». Il y a là un choix personnel : décider de ne plus regarder Dieu de haut, mais au contraire se mettre à genoux devant lui et lui dire : « Pardonne-moi, Seigneur, d’avoir voulu gérer ma vie sans toi, d’avoir fait fi de toi, d’avoir pensé que c’était mon devoir de me débrouiller tout seul dans la vie. Je pensais que je n’avais pas besoin de toi pour me montrer la voie. Je croyais être bien assez grand et intelligent pour savoir discerner la bonne voie par moi-même. Or, c’est à un partenariat que tu m’appelles : mener ma vie avec toi. Tu m’invites à ne pas craindre de confesser de ma bouche ce que je crois dans mon cœur. Car oui, tu m’appelles à une sincérité, un parler-vrai, une loyauté en ce qui concerne notre relation. Si je nie ton action envers moi, que tu m’aies inlassablement tendu la main, est-ce que toi tu confesseras devant ton Père m’avoir connu ? »

« La foi en toi mène à la justice. Tu me rends saint, sans défaut, sans reproche… qu’est-ce que ça veut dire ? Nous ne sommes pas encore au Ciel ! Aide-moi à devenir celui ou celle que je suis en toi, convaincu que tu me sauves, et que tu me relèves. Ainsi, je pourrai tenir bon face à l’épreuve que représente cette guerre : tenir bon intérieurement et tenir ta main, sans faillir. »

Amen