Avec cinq pains et deux poissons. Culte à la maison

En ce dimanche d’août, la météo est favorable aux rencontres. Le récit d’aujourd’hui nous relate un pique-nique improvisé entre amis. Vous trouverez ci-dessous, en résumé, le culte vécu par notre communauté.

Ayant levé les yeux, et voyant qu’une grande foule venait à lui, Jésus dit à Philippe: Où achèterons-nous des pains, pour que ces gens aient à manger? Il disait cela pour l’éprouver, car il savait ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit: Les pains qu’on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu. Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit: Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons; mais qu’est-ce que cela pour tant de gens? Jésus dit: Faites-les asseoir. Il y avait dans ce lieu beaucoup d’herbe. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Jésus prit les pains, rendit grâces, et les distribua à ceux qui étaient assis; il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulurent. Lorsqu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples: Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde. Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restèrent des cinq pains d’orge, après que tous eurent mangé. Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient: Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.

Et Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul.

Évangile de Jean, chapitre 5, versets 6 à 15

 

En pleine période estivale, ce texte donne une image agréable d’un pique-nique sur une pelouse. Et il nous fait bien envie. C’est bien ce à quoi nous aspirons avec ce soleil radieux, et après des temps si bouleversés qui nous ont laissés en manque de contacts sociaux et en manque de nos familles. Nous assistons à présent à de nombreuses retrouvailles. Pourtant la situation reste encore difficile et périlleuse. Elle demande encore notre vigilance.

Mais plus que de nous faire envie, ce récit d’un miracle de Jésus est à comprendre comme un signe. En effet, dans l’Évangile de Jean, chaque fois qu’il est question de miracle, c’est le terme signe qui est utilisé.

Ainsi, nous sommes invités à chercher un enseignement au travers de ce récit.

Plusieurs points paraissent alors intéressants :

Avec les yeux de Jésus, …

– Le premier : Ceux qui se soucient de savoir ce qu’il faut pour nourrir la foule sont Jésus pour commencer puis ses disciples auxquels il fait part de son inquiétude. Comment remédier à la détresse du moment de cette foule rassemblée ?

Vous avez sans doute suivi les informations de ces jours, et mes pensées s’envolent ce matin vers le Liban. Mais on sait aussi les ravages que continue d’opérer le coronavirus à travers le monde, et qui viennent s’ajouter à tous ceux qui faisaient rage avant l’arrivée du virus. Les réfugiés, les décès en mer, les guerres, les famines… Ils ont fait et font suffisamment les gros titres pour que nous ne passions pas à côtés. Mais nous savons aussi que ce ne sont que les plus apparents. Car la souffrance et la détresse se cachent partout.

C’est une erreur que de croire que le chrétien voit et sait toute souffrance, et qu’il en connaît les remèdes.

Nous ne voyons pas tout et nous ne pouvons connaître que les besoins qui paraissent criants. Pour être au plus proche de la souffrance de ceux qui nous entourent, nous avons besoin du regard du Christ. Ce n’est que son amour et son intérêt pour les êtres que nous sommes qui peuvent diriger et aiguiller notre propre regard.

… nos mains…

Nos églises se sont alors dotées d’outils souvent fort performants. A titre d’exemple, le DM pour tout ce qui concerne la mission hors de nos frontières, et au niveau local on peut citer le CSP ou encore l’aumônerie de rue.

Le risque de ces outils est la déresponsabilisation.

Le fait que la question de la nourriture de la foule s’adresse à Philippe personnellement, nous rappelle que si nous pouvons déléguer l’action à ces œuvres, la responsabilité cependant ne peut être qu’individuelle. Et cela implique des répercussions dans notre pratique.

Ainsi donc, Jésus est premier à reconnaître le besoin de nourriture de la foule, et il en avertie ses disciples. Ainsi, il a fallu le regard du Christ pour mettre en évidence la détresse de la foule, mais l’implication personnelle des disciples pour y trouver une solution.

… nos petits moyens…

– Le deuxième point : le constat du manque de moyens par Philippe et André. Philippe réalise qu’ils n’ont pas les moyens financiers pour procurer un repas à la foule présente. André, quant à lui, réalise les moyens matériels dérisoires dont les disciples disposent. «  Il y a ici un garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons. Mais qu’est-ce que cela pour un si grand nombre de personnes ? »

Cette lucidité face à des besoins énormes et des moyens quasi ridicules pourrait conduire au découragement.

Or c’est justement là que le Christ intervient. Il va user de ces moyens inadaptés pour assurer une distribution qui ne manquera pas de surprendre.

N’avons-nous pas là une invitation à nous tenir devant notre Seigneur avec toutes nos insuffisances pour qu’il puisse agir au travers de nous?

…et une bonne dose de confiance, …

– Le troisième point s’intéressera aux restes.
Tous ont mangé et bien mangé et malgré cela il y a des restes, beaucoup de restes. Imaginez donc ce garçon qui met à disposition de cette foule le repas qui n’était destiné qu’à lui. Quelle dose de confiance lui a-t-il fallu pour croire que cela serait aidant et qu’il pourrait en profiter tout de même lui aussi ?

Ainsi les restes semblent répondre à cette confiance.

Il a peu donné en regard de la foule à nourrir, même si pour lui ce peu était vital. Mais parce qu’il l’a donné, d’autres ont bénéficié de sa générosité. Et les restes pourront servir à en nourrir d’autres encore.

Pour le coup, c’est notre foi qui est interrogée. Jusqu’où va notre confiance dans le Seigneur?

Sommes-nous prêts à tout lui confier, comme ce garçon?

Si nous en croyons notre texte, ne confier qu’une partie de notre vie au Christ, c’est se priver de restes qui dépassent de loin ce que nous avons pu remettre entre les mains de notre Seigneur.

…nous y arriverons!

Nous pouvons ainsi conclure en retenant qu’il nous faut progresser en reconnaissant notre insuffisance à voir par nos yeux seuls et que nous avons besoin de voir avec le regard du Christ.

Qu’il nous reste à progresser dans notre sens de la responsabilité individuelle face à la détresse humaine.

Qu’il nous reste à accepter notre manque de moyens avec humilité.

Et qu’enfin il nous faut progresser dans la confiance en Christ et le laisser agir à travers nous et au travers de nos petits moyens. Ainsi, ensemble, nous pourrons faire reculer les détresses et les faims de toutes sortes.

Ne restons pas aveugles devant les souffrances du monde, mais sentons nous responsables. Et dans la confiance en Christ, mettons nos petits moyens au service de ce monde en souffrance pour que tous nous puissions être au bénéfice de sa grâce.

Amen.

Prière d’intercession

Seigneur, toi qui es notre Dieu et notre Père, en Jésus le Christ tu es venu habiter notre terre.

Dans l’Évangile, nous lisons que tu as guéri le paralysé qui était porté par quatre amis ; nous te prions pour ceux qui sont malades et alités, ceux qui ont peur de l’avenir, ceux dont l’espérance est blessée.

Tu as touché le lépreux qui criait son exclusion ; nous te prions pour ceux qui se sentent abandonnés, qui ont le sentiment qu’il n’y a plus de place pour eux dans notre société.

Tu es allé à la rencontre de Marthe et Marie dans leur deuil ; nous te prions pour ceux qui ont perdu un être aimé, qui se battent contre le vertige du silence et de l’absence.

Tu as lavé les pieds des disciples rassemblés pour ton dernier repas ; nous te prions pour ceux qui se mettent au service des autres, qui ont le courage de s’agenouiller devant le prochain.

Tu as multiplié les pains pour la foule venue t’écouter ; nous te prions pour ceux qui luttent contre la faim, qui réparent, qui soignent et qui tendent la main.

Tu as dit à tes apôtres que c’est à l’amour qu’ils auront les uns pour les autres qu’ils seront reconnus comme disciples ; nous te prions pour notre Église et pour nous tous qui te suivons, que l’amour soit la motivation de toutes nos actions.

Seigneur, nous te prions pour chaque instant de souffrance, pour chaque peuple en souffrance. Accompagne chacun et chacune.

Nous te prions aussi pour chaque joie que nous pouvons vivre, pour chaque étincelle d’espoir qui illumine le regard de tes enfants. Pour chacune de ces étincelles nous te louons.

Et ensemble nous aimerions encore te prier :

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer dans la tentation,
mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent :
le règne la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles.

Amen.

Bénédiction

Que le Dieu de l’amour et de la consolation, de la grâce et du pardon, nous bénisse et nous garde.

Allons dans la paix de Dieu, il est le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Amen.

 

Pour accompagner un instant festif sur une pelouse en plein soleil et entre amis!

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