Ne tremble pas, ne te laisse pas abattre

21 Voici ce que je veux repasser en mon coeur, Ce qui me donnera de l’espérance.

22 Les bontés de l’Eternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme;

23 Elles se renouvellent chaque matin. Oh! que ta fidélité est grande!

Lamentations 3, 21 à 23

 

1 Après la mort de Moïse, serviteur de l’Eternel, l’Eternel dit à Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse: 2 Moïse, mon serviteur, est mort; maintenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer dans le pays que je donne aux enfants d’Israël.

5 Nul ne tiendra devant toi, tant que tu vivras. Je serai avec toi, comme j’ai été avec Moïse; je ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai point. 6 Fortifie-toi et prends courage, car c’est toi qui mettras ce peuple en possession du pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner. 7 Fortifie-toi seulement et aie bon courage, en agissant fidèlement selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a prescrite; ne t’en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras. 8 Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras. 9 Ne t’ai-je pas donné cet ordre: Fortifie-toi et prends courage? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras.

Josué 1, 1 et 2 puis 5 à 9

 

1 Persévérez dans l’amour fraternel. 2 N’oubliez pas l’hospitalité; car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir. 3 Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps.

5 (…) car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point.
6 C’est donc avec assurance que nous pouvons dire: Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien; Que peut me faire un homme?
7 Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. 8 Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement.

Hébreux 1, 1 à 3 puis 5b à 8

Elle doit être difficile, la réalité qui attend Josué, pour que Dieu ait besoin de lui répéter 3 fois, « sois fort et courageux, sois fort et courageux, sois fort et courageux, ne tremble pas, ne t’effraie pas » …

La réalité qui attend Josué n’est en effet rien de moins que l’entrée en terre promise… La Terre Promise !!

Vous vous rappelez le temps de la promesse ? Du temps d’avant, du temps de Moïse? On avançait, poussé par l’espérance et la confiance que, malgré le désert, un grand et beau pays où coule le lait et le miel, un lieu de délices et de félicité n’attendait que nous pour qu’enfin on puisse se poser et être heureux… Et voilà que maintenant c’est au simple « assistant » de Moïse qu’est confiée la mission ardue de la réalisation pratique : le changement, c’est maintenant ! Le désert, c’est fini, l’accomplissement, c’est pour aujourd’hui. Et c’est à toi, cher « assistant », cher Josué, d’y aller, de nous conduire…
On sent alors la tension et la pression monter d’un cran.

Est-ce qu’on se sent comme Josué, en ces temps de changements dans nos manières de vivre l’Église avec le COVID, tournés vers la conquête d’un immense champ d’inconnu d’après la pandémie ?

Avec le vaccin et toutes les mesures sanitaires on nous a dit que ça allait être bien, mais maintenant qu’on en est au point de vérifier et que l’hiver est à nouveau devant nous, on se sent un peu moins ferme peut-être… est-ce que les choses vont bien se passer, vont-elles se dérouler comme on l’a souhaité ou comme on nous l’avait promis ? Et si tout devait basculer, et si nous perdions le contrôle, et si l’imprévu ou l’épreuve venaient à nouveau à se glisser insidieusement entre nos projets et leur réalisation, entre les promesses et leurs accomplissements ?

Elle est légitime cette inquiétude au moment où nous aspirons tous à passer un cap, passer le cap de la maladie incontrôlable, celle qui nous a laissés démunis et contraints à l’isolement.

Aujourd’hui, il est vrai que la pandémie est une épreuve qui nous touche tous. Mais dans nos vies, il n’y a pas que ce cap-là qui peut nous laisser apeurés. Il y a aussi les situations professionnelles, lorsque tout change et que l’on doit réapprendre ou réapprivoiser une tâche que l’on connaissait bien ou dans nos relations familiales, lorsque l’avenir que l’on se dessinait devient chimère et que plus rien ne vient prendre la place du rêve. Ou encore lorsque la mort nous prive de ceux qui nous sont chers. Nos vies regorgent de cap à franchir, de seuil à passer. Des cas comme ça on a en déjà vu, entendu parler, parfois vécu. D’ailleurs, « franchir un seuil, passer un cap » … ce sont des expressions qui évoquent toutes davantage l’idée d’un défi que d’un moment de calme sérénité où l’on se laisse porter, sans souci…

– Le seuil : ce lieu charnière qui nous fait quitter l’endroit où nous sommes pour nous rendre dans un ailleurs. Et on ne sait pas ce qui nous y attend…
On ne sait pas et cela peut faire peur… alors on tremble, on serait même, à l’occasion, tentés par l’idée de se laisser abattre, tentés par l’idée de ne pas le franchir, ce seuil, de ne pas y aller !
La peur peut nous paralyser, parce que l’on se rend bien compte qu’il va falloir lutter, ne pas se laisser décourager, déstabiliser ni dévoyer… garder le cap. Tenir bon…

Notre vie est faite de toute une succession de seuils à franchir, avec ce qu’ils comportent d’aléas et d’imprévus, pour nous mener vers cet ailleurs dont on espère qu’il sera bon pour nous.

Et on aimerait bien parfois pouvoir déléguer ces passages délicats, ces transitions… Mais on sait qu’on ne va pas pouvoir se cacher derrière un leader, un parent, un ami, ou un conseiller bref, un plus compétent que nous qui prendrait des décisions bonnes pour nous. C’est probablement justement là, dans ces temps entre-deux, où l’on est amené à prendre des risques, à dépasser nos peurs et nos appréhensions. C’est probablement là que la saveur de notre vie prend tout son piquant, toute sa singularité, que l’on se révèle chacun dans ce que nous avons d’unique et d’authentique !

On sait qu’il ne suffit pas de vœux pieux et de promesse en paroles, mais que maintenant, il faut y aller, il faut se lancer : c’est à nous que revient de donner l’ordre de marche.

On est sur le seuil, sur le point d’y aller…

C’est sur ce seuil que nous est dite une parole, aujourd’hui comme un mot d’ordre pour cette étape si difficile à franchir :

« Sois fort et courageux… Ne te laisse pas abattre. Ne crains pas. Car le Seigneur ton Dieu sera avec toi, partout où tu iras »

Dieu ne nous dit pas cette parole comme l’on brandit une expression, comme un pansement sur nos petits bobos, sur nos peurs et sur nos appréhensions et dont il se moquerait. Au contraire, cette parole préfère le ton de la douceur, de l’amour et de l’empathie, l’hébreu n’a pas choisi le verbe qui ordonne et qui prescrit, mais le verbe qui parle au cœur et qui encourage :
Résiste à l’adversité, tu en as la ressource !
Fais preuve d’audace, de générosité, de bravoure, mais par-dessus tout, de clairvoyance, pour avancer malgré ta peur. L’issue que tu as discernée est bénéfique pour toi et pour d’autres !
Aie le courage d’être ! La force d’aimer ! Assume ta fragilité !
Et accueille-moi à ton côté…
Parce que tu vas voir, il n’y a pas à conquérir, il y a à recevoir… et en plus, le pays, le champ d’action que tu es appelé à recevoir est bien plus vaste que le petit territoire que tu te définis pour toi-même. Reçois le cadeau…
Ensuite parce que je m’engage. Tu n’es pas seul à affronter le quotidien qui t’attend. Je m’engage avec toi, à t’aider, par ma Parole. La Parole que je t’offre nuit et jour, celle qui éclaire, celle qui exhorte, celle qui conduit, celle qui encourage, celle qui laisse place à ta plainte, celle qui sauve, celle qui te bénit… Écoute, et parle la Bible, lis la Bible, vis la Bible… Cette Parole qui t’encourage, je ne te la donne pas seulement aujourd’hui, mais je te la renouvelle sans cesse. N’hésite pas à revenir y puiser un peu de force quand celles que tu as te semblent manquer. Cette Parole te révèle jour après jour les possibilités qui sont déjà là, au fond de toi. Fais-lui confiance, fais-toi confiance, à travers elle, je serai là !
Es-tu prêt à écouter ma parole, à la rechercher, à lui faire prendre chair dans ta vie ?
Puis n’hésite pas à transmettre, à partager, à encourager… Car ce que tu as à traverser, tu le traverses aussi avec les autres, parfois pour les autres.
Ce que je te donne, tu peux le donner à ton tour à ceux qui sont auprès de toi.

Il y a là comme une parole contagieuse que nous sommes appelés à nous offrir les uns aux autres, en soutien, comme un rappel. Nous ne sommes pas tout à fait démunis face aux situations qui se présentent à nous, Dieu a placé en nous les ressources pour faire face à tous ces éléments qui échappent à notre contrôle entre le maintenant et la réalisation d’un à-venir ; mais aussi cela nous rappelle que Dieu chemine avec nous, et que nous pouvons partager ces expériences de vies, ces appréhensions puis ces déceptions ou ces joies avec lui, et avec tous ceux qui nous entourent.

Alors pour être certains de tous recevoir personnellement cet encouragement rassurant de Dieu et de l’avoir transmis à son tour, je vous propose ce matin de relire ce message et de le recevoir comme une parole personnelle et intime qui vous est destinée à vous, rien qu’à vous mais aussi à nous tous ensemble. « N’oublie pas que je t’ai recommandé d’être courageux et fort. Ne tremble pas, ne te laisse pas abattre, car moi, le Seigneur ton Dieu, je serai avec toi partout où tu iras ». Prenez le temps d’en intérioriser les paroles au fond de votre cœur, pour en être imprégnés…
Et puis, quand vous serez prêts, et que vous aurez ressenti quelque chose de la chaleur qui est là, dans ce message, je vous invite à vous tourner vers vos proches, vos enfants, vos voisins, vos amis, vos collègues et de leur dire, avec tout votre cœur, ce même message qui vous a été adressé.

« N’oublie pas que je t’ai recommandé d’être courageux et fort. Ne tremble pas, ne te laisse pas abattre, car moi, le Seigneur ton Dieu, je serai avec toi partout où tu iras ».

Amen.