Liberté religieuse: Une journée de réflexion pour défendre un droit fondamental

Les commémorations des 500 ans de la Réforme ont servi de cadre, samedi 21 janvier, à la première Journée de la liberté religieuse dans le canton de Neuchâtel. Parmi les personnalités conviées à cet événement, figuraient notamment le conseiller d’Etat Laurent Kurth, chef du Département des Finances, de la Santé et des Cultes, ainsi que le président du Conseil synodal de l’EREN, Christian Miaz, en tant que représentant des Eglises reconnues par l’Etat comme d’intérêt public.

Initié par l’Eglise adventiste du septième jour, présente sur le sol neuchâtelois depuis près d’un siècle, cette journée entendait favoriser une réflexion sur l’état de la liberté de culte en Suisse et dans le canton de Neuchâtel. Secrétaire général de l’Association internationale pour la liberté religieuse, John Graz a donné le ton. Il a indiqué que la liberté religieuse dans le monde est fragile. Il a souligné que bon nombre de populations subissent des persécutions, que ces dernières sont en constante augmentation et qu’il est dès lors important de se mobiliser pour faire face à cette inquiétante réalité.

Dans son intervention, Christian Miaz a notamment rappelé qu’en Europe, la liberté religieuse est apparue lorsque les Etats ont géré l’espace public dans la reconnaissance des diversités d’opinions et de religions. «Mais l’histoire nous montre que l’Etat peut lui aussi faillir. Dans notre canton, la liberté religieuse est un des principes de sa Constitution. Cette liberté religieuse, pour nous Eglises historiques, comporte des droits et des devoirs», a précisé Christian Miaz.

Le président du Conseil synodal a ensuite relevé que le XXème siècle avait été celui du changement. «Le pluralisme est devenu la normalité, avec les difficultés liées à la mixité religieuse, ethnique et politique.» Christian Miaz a souligné que «les Eglises historiques ont accepté cet état de fait et que, dans la reconnaissance par l’Etat, elles travaillent à l’intégration des Confédérés, des migrants et des réfugiés dans la société neuchâteloise». La souveraineté de l’Etat n’empêche ainsi pas les Eglises reconnues de rester libres de rappeler à ce dernier les principes spirituels et éthiques qui les guident. En particulier lorsque des personnes ne sont plus traitées avec dignité et justice.

Enfin, le conseiller d’Etat Laurent Kurth a noté que la thématique de la liberté religieuse s’avère d’actualité dans le canton de Neuchâtel. Le gouvernement a en effet saisi, à la fin de l’année 2016, le Grand Conseil d’un rapport sur la reconnaissance des communautés religieuses. Un document qui «rappelle les principes de laïcité de l’Etat et de liberté de croyance et de culte pour les individus», a précisé le ministre.

Laurent Kurth a insisté sur le fait qu’il revient à l’Etat de garantir les droits fondamentaux. En particulier en permettant à chacun une pratique non discriminatoire de sa foi, et donc d’assurer la diversité du paysage religieux. «Si le poids démographique et celui de l’histoire autorisent une reconnaissance particulière pour certaines communautés, celle-ci ne porte pas atteinte à la liberté religieuse, accessible à toutes et à tous. La possibilité d’étendre cette reconnaissance par la loi montre que la conception est ‘vivante’ et évolutive», a notamment défendu l’édile.