État et Églises: une formule à ne pas abandonner et à développer avec d’autres communautés religieuses

Pourquoi un référendum et un souhait de changement constitutionnel qui n’apporteront rien à la société neuchâteloise et compromettront une collaboration qui a fait ses preuves? Le Conseil synodal de l’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) fait part de sa position.

Le Conseil synodal de l’EREN a pris connaissance de la décision du PLR et de l’UDC neuchâtelois de lancer un référendum contre la nouvelle loi de reconnaissance de communautés religieuses. Il s’est aussi étonné d’apprendre que, sans aucune discussion avec les partenaires que sont les Églises reconnues, certains membres du PLR neuchâtelois souhaitaient proposer une modification de la Constitution neuchâteloise visant à supprimer tout lien entre l’État et les Églises.

Pourquoi mettre à mal le consensus construit par l’éminent radical Max Petitpierre en 1943, que le peuple neuchâtelois a réaffirmé lors de la révision de la Constitution en 2000? La collaboration loyale et fructueuse qui s’en est suivie doit-elle être remise en question?

Faut-il marginaliser toutes les communautés religieuses qui veulent travailler ensemble et en toute transparence pour le bien public, qu’elles soient réformée, catholique romaine, catholique chrétienne, évangélique, musulmane ou israélite, dans un esprit de paix et de reconnaissance mutuelle?

Le Conseil synodal ne le pense pas. Plutôt que marginaliser ces communautés en les confinant au domaine privé, il faut au contraire leur offrir un cadre constitutionnel et légal leur permettant de collaborer avec les pouvoirs publics et la société, pour le bien de l’ensemble de la population.

C’est pourquoi, le Conseil synodal de l’EREN a soutenu la reconnaissance des autres communautés religieuses dès les travaux de révision de la Constitution neuchâteloise en 2000. L’État de Neuchâtel tient compte de la dimension spirituelle de la personne humaine et de sa valeur pour la vie sociale (art. 97 de la Constitution). Et cette dimension spirituelle passe, pour une grande part de la population neuchâteloise, par une appartenance à une communauté religieuse.

La laïcité par intégration à la neuchâteloise a fait ses preuves. Quel dommage pour la société neuchâteloise de se priver de communautés engagées, citoyennes, ouvertes aux problèmes du monde et cherchant des solutions communes avec toutes les personnes de bonne volonté engagées pour l’avenir du canton!

Conseil synodal